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Page:Annales de la propagation de la foi, Tome 19, 1847.djvu/296

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Quoiqu'il soit divisé en vingt-neuf bannières, il doit se terminer à la rivière Tsaidam. Là commence un autre pays mongol qu'on désigne par le nom de Tsaidam.

« D'après les traditions populaires du pays, la mer bleue n'a pas toujours existé où on la voit maintenant. Un vieux tartare nous raconta que cette mer occupait primitivement, dans le Thibet, la place où s'élève actuellement la ville de Lassa ; mais qu'un jour toutes ces eaux abandonnèrent leur antique réservoir et vinrent, par une marche souterraine, jusqu'à l'endroit où elles sont aujourd'hui. Cette singulière histoire nous fut aussi racontée à Lassa avec peu de changements. Je regrette de ne pouvoir l'écrire ici ; les détails en seraient trop longs.

« Pendant notre séjour dans le Kou-kou-noor, nous fîmes les préparatifs pour la longue route que nous allions entreprendre. Nous attendions journellement le retour de l'ambassade thibétaine qui, l'année précédente, s'était rendue à Pékin ; nous avions dessein de nous joindre à la caravane pour aller jusqu'à Lassa étudier les croyances tartares à la source même d'où elles émanent. Tout ce que nous avions vu et entendu durant notre voyage, nous faisait espérer qu'à Lassa nous trouverions un symbolisme plus épuré et peut-être moins vague. En général les croyances des lamas sont toujours indécises et flottantes au milieu d'un vaste panthéisme dont ils ne peuvent se rendre compte. Quand on leur demande quelque chose de net et de positif, ils sont toujours dans un embarras extrême, et se rejettent les uns sur les autres; les disciples ne manquent jamais de dire que les maîtres savent tout ; les maîtres invoquent la toute-science des grands lamas ; les grands lamas se regardent comme des ignorants à côté des saints de telle et telle lamazerie. Toutefois grands et petits lamas, disciples et maîtres,