Page:Annales de la société Jean-Jacques Rousseau, tome 13.djvu/224

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quelle est sa valeur « technique », ensuite quelle est sa valeur littéraire ?

Pour résoudre avec équité la première question, il convient de ne pas oublier ce que Rousseau, cet autodidacte de génie, écrit dans ses Confessions[1] à propos de sa traduction de Tacite : « Quand j’eus le malheur de vouloir parler au public, je sentis le besoin d’apprendre à écrire et j’osai m’essayer sur Tacite. Dans cette vue, entendant médiocrement le latin souvent n’entendant point mon auteur j’ai dû souvent faire bien des contresens particuliers sur ses pensées ; mais si je n’en ai point fait en général sur son esprit, j’ai rempli mon but ; car je ne cherchais pas à rendre les phrases de Tacite mais son style ; ni de dire ce qu’il a dit en latin mais ce qu’il eût dit en français. » Ceci nous donne à la fois le secret de sa force et celui de ses faiblesses comme traducteur. C’est la même méthode qu’il a employée dans l’Apocolokyntose. Très sommaire est sa connaissance de la langue latine et sa traduction s’en ressent par son imprécision et ses inexactitudes de fait. Mais il a le sentiment de la phrase latine et la couleur même du pamphlet est fidèlement reproduite dans son ouvrage.

Malgré son inexpérience comme latiniste, il n’a pas utilisé l’unique traduction antérieure de l’Apocolokyntose, celle de l’abbé Esquien, parue en 1726 dans le tome ier des Mémoires de littérature et d’histoire du P. Desmolets. Comme l’abbé Esquien, il suit à peu prés le texte dit du manuscrit de Saint-Gall (voir le tome 14 de l’édition de Genève 1782, p. 229-235) et les divergences que l’on peut relever entre son texte et


H reconnaît pourtant une lacune qu’aucune édition n’a encore signalée avant lui après stercoris /)d’; < 16 de Buecheler, et la corruption du passage jazzz fanra zninzum fecisti [ianz fanzam micorruption du Buecheler /tï Mais c’est avec ingénuité qu’ilMMt ;  : /cc : Bueeheier 9, 8]. Mais c’est avec ingénuité qu’it avoue n’avoir point traduit ces mots etiamsi P/ ! orn : ct ! graece ~.s’c~ ego ~t’: o svTtxo~ovuxTjBttj ; senescit ou senescit « parce que, dit-il, je n’y entends rien du tout ».

  1. Livre VII.