Quelques conclusions générales se dégagent de notre étude.
Une lecture attentive des descriptions confirmera bien souvent ce que tous les bibliographes savent de reste : le soin avec lequel il faut examiner et décrire les éditions pour les identifier ou les distinguer. Par commodité de travail des éditions différentes suivent souvent page par page l’édition modèle[1]. La réimpression Duchesne de 1770, par exemple, d’où sortirent bien des textes, est à peu près identique à l’édition de 1764. D’autre part, suivant une coutume toujours vivace, les éditeurs, pour écouler des éditions qui s’attardent, les affublent parfois d’une page de titre toute neuve qui dissimule l’ouvrage vieilli. Les dates des pages de titre n’ont aucune signification certaine, même dans les bonnes éditions, et demandent sans cesse à être vérifiées, etc., etc. Tout cela est d’expérience courante dans la pratique bibliographique.
Une remarque plus importante est que les éditions sont assez nombreuses, dans cette fin du XVIIIe siècle, qui s’intitulent revisées, corrigées, complétées[2]. L’exemple de la Nouvelle Héloïse doit apprendre à s’en défier. Il s’agit pour les libraires, non de servir les intérêts de la littérature, mais au milieu d’éditions et contrefaçons diverses, d’attirer le lecteur et de vendre leurs livres.