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DE CARTES.


sur la table. On peut, une seconde fois, annoncer à l’avance, et avant même que la carte soit pensée, le rang qu’elle occupera dans le jeu ; ou bien on peut demander à l’un des spectateurs de désigner lui-même le rang qu’il veut qu’elle y occupe, et ainsi du reste.

Rien n’empêche, au surplus, que, pour mieux fasciner les yeux des spectateurs, on ne fasse le semblant de s’aider d’une lunette ; mais elle doit être construite de manière qu’on ne puisse rien voir à travers, ou qu’on n’y voie que des caractères ou figures magiques, ou, mieux encore, des objets ou devises propres à punir l’indiscrétion des curieux, à qui, au surplus, il conviendra de se défendre d’abord beaucoup de la livrer.

Ce petit tour peut très-bien être exécuté par un homme privé de la vue, ou qui s’est fait bander les yeux, et il n’en devient ainsi que plus merveilleux.

On peut aussi ne point toucher les cartes ; faire former successivement les paquets par un ou plusieurs des spectateurs, en ayant seulement chaque fois l’attention de remarquer le rang qu’on assigne au paquet que l’on dit contenir la carte pensée.

On pourrait enfin faire penser à la fois des cartes à plusieurs personnes, en tenant note et des paquets qui les contiendraient et du rang qu’on aurait assigné chaque fois à chacun d’eux.[1]

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  1. Dans le tome vii des Mémoires présentés à l’académie des sciences, on trouve un mémoire de M. Monge sur un tour de cartes qui a quelque analogie avec celui-ci.