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CORRESPONDANCE.

S’il est un principe général et adopté par tous les auteurs de mécanique, c’est bien certainement celui-ci : Une force peut être supposée agir en un point quelconque de sa direction. Ce principe est énoncé dès les premières pages de tous les traités élémentaires ; on le trouve également dans la Mécanique céleste, dans la Mécanique analitique ; et, à la page 34 de sa Mécanique, M. Poisson s’exprime ainsi : « Si une force donnée agit au point suivant la direction on peut lui substituer une force égale et de même direction, appliquée au point que je prends au hasard sur la ligne et que je suppose lié au point par la droite inflexible  ». La démonstration ou la preuve vient ensuite, et elle n’admet aucune restriction. Cependant, d’après la définition du moment d’une force, par rapport à un plan, donnée page 49, l’auteur dit, page 67 : « ce moment, dépend du point d’application de la force ». Il semblerait donc que, dans ce cas au moins, c’est-à-dire, lorsqu’il s’agit des moomens des forces par rapport à un plan, le principe que le point d’application d’une force peut être pris au hasard sur sa direction, n’a plus lieu ; car, en l’admettant, le moment d’une force par rapport à un plan est une expression vague qui peut devenir tout ce qu’on voudra. Mais non, le principe est général, et l’auteur s’en sert pour trouver les conditions de la stabilité de l’équilibre des corps flottans (pag. 411 du 2.me vol.). Il substitue aux pressions verticales de l’eau, qui s’exercent sur tous les points de la surface du corps qui y flotte, des forces motrices, agissant sur tous les élérnens matériels de ce corps, dirigées en sens contraire de la gravité et égales, pour chaque molécule, au poids d’une molécule d’eau du même volume. L’auteur parvient de cette manière aux conditions déjà connues de la stabilité de l’équilibre des corps flottans ; mais supposons ces conditions inconnues et qu’il s’agisse de les trouver, on pourra, en faisant l’usage du principe en question, s’y prendre d’une infinité de manières qui conduiront à autant de résultats différens. Car, 1.o en ne déplaçant pas les points d’application des pressions verticales de