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SUR LA RÉSISTANCE DES BOIS.

mens ; nous avons toujours considéré la face concave de la règle pliée.

Or, dans les nombreuses expériences que nous avons faites, nous avons constamment observé que, quand les poids sont peu considérables, les flèches des arcs formés par la règle pliée sont proportionnelles à ces poids mêmes.

Mais, quand les flèches sont très-petites, par rapport à la corde constante de plusieurs arcs, la courbure de ces arcs est directement proportionnelle aux flèches correspondantes : de là j’ai conclu ce premier théorème, auquel avait déjà conduit la théorie.

La flexion des bois produite par des poids très-petits est proportionnelle à ces poids ; en mesurant cette flexion par la flèche de leur arc, c’est-à-dire, par rabaissement ou la descension du point milieu de la règle.

Donc aussi, lorsqu’une même pièce de bois est chargée entre les mêmes appuis par des poids différens, ces poids sont réciproquement proportionnels au rayon de courbure de la règle à son point milieu, et la courbure elle-même est par conséquent proportionnelle à ces poids très-petits.

Après avoir ainsi déterminé le rapport de la force virtuelle de la flexion avec le poids qui produit cette flexion, il convenait de voir si la même loi se conserve, en chargeant le corps par des poids plus considérables ; ou, si elle ne se conserve pas, quelle est l’altération que cette loi supporte : c’est ce que j’ai fait, avec beaucoup de soin et de patience, en employant un double décimètre de Kutsch, parfaitement gradué. L’habitude de prendre des mesures, que j’ai depuis long-temps été forcé d’acquérir, me fait assurer que toutes celles que j’ai consignées dans mon travail ne diffèrent par de deux dixièmes d’un millimètre de leur vraie valeur. Cette quantité, toute faible qu’elle est, a paru cependant trop forte encore aux yeux d’un géomètre[1] qui porte dans la physique une précision inconnue

  1. L’auteur de l’Astronomie physique.