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THÉORIE

attacher aucune idée nette aux mots qu’on prononce ; c’est demander s’il est permis d’introduire un nouveau symbole dans un calcul algébrique sans faire connaître quelle est la fonction des quantités déjà connues que ce symbole représente.

D’après l’idée que nous venons de donner des définitions, il semblerait qu’elles dussent être tout-à-fait arbitraires ; on les a néanmoins assujetties à des règles parmi lesquelles, au surplus, deux seulement paraissent d’obligation rigoureuse, mais qui pourtant sont toutes bonnes à observer ; voici en peu de mots à quoi elles se réduisent :

I. La définition doit renfermer un mot et ne doit renfermer qu’un seul mot dont la signification n’ait pas été antérieurement déterminée. Il est clair, en effet, qu’une définition qui ne renfermerait dans son énoncé que des mots connus ne serait point proprement une définition, puisqu’elle ne fixerait le sens d’aucun mot. Elle ne pourrait être considérée que comme un théorème, lequel aurait besoin d’être prouvé. D’un autre côté, une définition qui présenterait dans son énoncé plusieurs mots dont la signification ne serait pas antérieurement connue ne mériterait pas davantage le nom de définition, puisqu’elle ne pourrait, au plus, qu’établir une relation entre les idées que ces mots expriment, sans fixer proprement le sens d’aucun d’eux. Le premier cas revient à celui où l’on donnerait, en algèbre, la valeur d’une quantité connue en fonction d’autres quantités également connues ; le second revient à celui où l’on exprimerait une quantité inconnue en fonction d’une ou de plusieurs autres quantités tout aussi inconnues qu’elle[1].

  1. Il est pourtant des définitions qui, bien que régulières, sembleraient, au premier abord, pécher contre la dernière partie de cette règle : ce sont celles qui ont pour objet des mots composés, tels, par exemple, que ceux-ci : sciences exactes, chimie végétale, anatomie comparée, géométrie descriptive, etc., mais ici chacun de ces mots composés doit être considéré comme n’en formant qu’un seul.

    Il convient aussi d’observer que souvent l’arrangement des mots simples dans