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RACINES

cas douteux : la trigonométrie rectiligne elle-même n’en est point exempte. Si représentent deux quelconques des côtés d’un triangle, et les angles opposés ; on a cette formule présente un cas douteux, que quelques auteurs seulement ont signalé (V. Trig. rect. de Bezout, n.o 267) : l’angle peut être aigu ou obtus et il faut une considération particulière pour lever le doute. Ce n’est pas tout : l’incertitude cesse, et il n’y a plus qu’une solution dans trois cas, savoir ; 1.o si l’angle est droit ou obtus ; 2.o si étant aigu est droit ; 3.o enfin, si étant aigu n’est pas moindre que Je rapporte ce dernier exemple, de préférence à d’autres, parce que la discussion à laquelle il donne lieu ne se trouve dans aucun de nos traités élémentaires, où cependant elle mériterait de trouver place[1].

  1. Nous prendrons la liberté d’observer à M. Bérard que ces exemples ne nous paraissent pas très-heureusement choisis relativement à ce qu’il se propose d’établir. De même, en effet, qu’on ne saurait réputer meilleur celui qui se tait à certaines questions qu’on lui adresse ; on ne saurait dire pareillement qu’une formule n’est pas généralement vraie, parce que, dans certains cas, elle devient puisqu’alors même elle ne cesse pas d’être vraie. On dit bien que, pour de tels cas, elle se trouve en défaut ; mais il n’en demeure pas moins évident que, pour ces mêmes cas, elles ne sauraient induire en erreur celui qui les consulte.

    Quant à la formule elle n’est jamais en défaut. Ce n’est point, en effet, l’angle qu’elle est destinée à faire connaître, mais seulement son sinus ; et ce sinus, elle le donne toujours tel qu’il doit être. Mais, comme ce même sinus répond à deux angles distincts ; lorsque nous voulons passer de lui à l’angle auquel il répond, nous nous trouvons dans le même cas que si nous voulions résoudre une équation du second degré ; c’est-à-dire, dans le même cas où se trouve celui qui interrogeant quelqu’un en reçoit pour réponse : ce que vous me demandez est telle chose ou telle autre ; et certes, il n’y a encore rien là de contraire à la vérité.

    J. D. G.