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DE SOLEIL.

» L’affaiblissement de la clarté du jour était très-sensible. Celle qu’on aperçut au plus fort de l’éclipse ressemblait au clair d’une pleine lune. Elle était pâle et les couleurs des objets paraissaient ternes et sombres. Néanmoins, les étoiles ne parurent point, à l’exception de la planète de Vénus, qui fut visible près de l’horizon. »

Trente mille observateurs au moins ont vu cette éclipse : tous ont été témoins de son apparence annulaire, ainsi que des rapports entre les largeurs des deux bords.

L’endroit de l’écrit précédent « ce qui était douteux, d’après les calculs d’autres astronomes », regarde sur-tout M. Litrow, directeur de l’observatoire de Vienne. Il vient de publier un petit livre sons ce titre : Exposé de la grande éclipse de soleil du 7 septembre 1820, suivi de deux cartes (Pesth, 1820). Les deux cartes sont complètement fausses d’un bout à l’autre. Strasbourg s’y trouve hors de la limite qui sépare les endroits de la terre où l’éclipse doit paraître annulaire ; tandis que, d’après mes calculs, entièrement conformes aux observations, il devrait être dedans. Il y a grande apparence qu’il faut porter le même jugement des autres endroits marqués sur la carte.

Nous avons été extrêmement attentifs sur la prétendue athmosphère lunaire : nous n’avons rien trouvé qui l’indiquât. Il faudra en revenir à ce que dit M. Biot (Astron. phys., tom. II, pag. 413). « Ces circonstances physiques s’opposent à ce que la lune, dans son état actuel, puisse être habitée par des êtres animés, semblables à ceux qui peuplent la surface de la terre ; car ils ne pourraient y respirer, ni par conséquent y vivre. Tout doit être solide à la surface de cet astre, et il y règne sans doute un froid excessif. »

Agréez, etc.

Strasbourg ; le 12 septembre 1820.