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RÉFLEXIONS

D’après cela, on conçoit aisément que les effets des poudres doivent varier avec l’espèce des bouches à feu.

Il résulte de tout ce qui précède que la même poudre qui, dans de certaines circonstances, produit de très-grande effets, peut, dans des circonstances différentes, n’en produire que de très-faibles.[1]

Et, comme on juge de la force de la poudre par les effets qu’elle produit, on voit que la même poudre peut se montrer forte dans un cas et faible dans un autre. Ainsi, par exemple, on a vu que la même poudre pourrait en même temps donner un grand recul et une petite portée. Si donc l’on a seulement égard à cette portée, la poudre sera réputée faible, tandis que si, au contraire, on ne considère uniquement que le recul, elle sera réputée forte.

Par conséquent la même poudre n’est pas également propre à produire tous les effets possibles.

Les épreuves qu’on fait subir aux poudres se réduisent ordinairement à essayer leur effet dans un cas particulier. Celle qui produit l’effet le plus considérable est réputée supérieure à toutes les autres.

Mais la supériorité de cette poudre n’est constatée que dans le cas particulier où elle a été essayée ; et il est très-possible qu’elle se montre, dans d’autres circonstances, fort inférieure à celles sur lesquelles on lui aura donné la préférence.

De là résulte que la même poudre peut se montrer très-faible dans une éprouvette et très-forte dans une autre.

On peut diviser les éprouvettes en deux sortes principales ; dans les unes on mesure soit la quantité de mouvement imprimée au

  1. Au nombre de ces circonstances, on ne compte point ici celles qui changent la nature de la poudre, comme les-variations hygrométriques. La poudre est supposée toujours dans le même état. La quantité employée et les effets à produire varient seuls.