dix mille, que j’avais entreprises presque machinalement, et sans aucun but bien déterminé, n’aient pas été faites avec la ponctualité que j’y apporte aujourd’hui, elles sont pourtant assez précises pour que je ne croie pas inutile d’en offrir ici un résumé. Elles auront du moins cet avantage qu’on saura bien positivement avec quels instrumens elles ont été faites et comment ces instrumens étaient placés ; condition indispensable pour qu’on puisse tirer parti de ces sortes d’observations, et qui n’en est pas moins fréquemment négligée. Je les donne d’ailleurs avec d’autant plus de confiance que je les ai toutes faites et calculées moi-même ; ce qui n’arrive pas toujours, même dans les grands établissemens scientifiques où l’on abandonne trop souvent ce fastidieux travail à des subalternes qui n’ont aucun intérêt à y apporter le soin nécessaire, et qui remplacent même quelquefois, par des observations simulées, les observations effectives qu’ils ont négligées.
Les observations des huit premières années ont été faites avec un baromètre à large cuvette, construit par Bouschet, opticien de cette ville, donnant, par son vernier, les douzièmes de lignes du pied de roi. À ce baromètre était annexé un thermomètre de Réaumur à alcohol, sur lequel je pouvais aisément estimer à l’œil les vingtièmes de degrés.
Les observations de 1826 ont été faites avec un baromètre de Fortin, à niveau constant, soigneusement comparé par M. Arago à celui de l’observatoire royal de Paris, avant sa translation ici, et reconnu se tenir à centièmes de millimètre au-dessous de celui-là. Ce baromètre, donnant par son vernier les vingtièmes de millimètre, est garni de son thermomètre centigrade à mercure. À son arrivée ici, il a été placé à côté de celui de Bouschet, et comparé à ce dernier, ainsi que leurs thermomètres, cinq ou six fois le jour, durant deux mois. De leur comparaison et de celle qui avait été faire précédemment du baromètre de Fortin avec celui de l’observatoire royal, j’ai pu déduire une formule propre à ramener toutes mes observations à ce qu’elles auraient été si elles eus-