Aller au contenu

Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1828-1829, Tome 19.djvu/274

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sens de ces plans tangens, ne subiront aucune variation dans le passage d’un milieu à celui qui lui sera consécutif, et qu’enfin la vîtesse absolue de la molécule, dans l’un quelconque de ces milieux, sera la même que si cette molécule y avait directement pénétré.

Tout se passera évidemment de la même manière, quelque peu différentes de figure et de situation dans l’espace que soient deux surfaces courbes séparatrices consécutives et quelque petite que soit la différence de densité des deux milieux séparés par chacune d’elles ; il en ira donc encore de même lorsque la molécule parcourra un milieu, chimiquement homogène, dont la densité variera, d’une manière insensible, d’un point au suivant, dans toutes les directions, suivant une loi mathématique quelconque. Il arrivera seulement alors que le polygone rectiligne, plan ou gauche, que décrivait d’abord la molécule, deviendra une courbe plane ou à double courbure ; et l’on voit, 1.o que le plan osculateur de cette courbe, en l’un quelconque de ses points, sera normal à la surface courbe, lieu de tous les points du milieu qui auront même densité que celui-là ; 2.o que la composante, suivant le plan tangent à cette surface, en ce même point, de la vîtesse absolue de la molécule, devra être constante ou, en d’autres termes, que sa différentielle devra être nulle ; 3.o qu’enfin cette vîtesse absolue devra être la même que si, sans intermédiaire, la molécule était parvenue du vide en ce point. Or, il n’en faut pas davantage pour parvenir aux équations du mouvement de la lumière, dans un milieu transparent, chimiquement homogène, dont la densité varie d’un point à l’autre, dans toutes les directions et d’une manière insensible, suivant une loi mathématique donnée, ainsi qu’on le verra tout à l’heure.

Au lieu de supposer que le milieu, chimiquement homogène, varie seulement de densité, il reviendrait au même de supposer que c’est, au contraire, sa nature chimique qui varie, par degrés insensibles, tandis que sa densité demeure constante ; on pourrait même supposer que l’une et l’autre varient à la fois. Pour éviter tout