Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1829-1830, Tome 20.djvu/125

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Essai sur une méthode générale d’intégration ;

Par M. Le Barbier.
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M. Wronski, dans quelqu’un de ses ouvrages, a traité de rapsodiquea nos connaissances actuelles en mathématiques ; et, bien que cette qualification paisse paraître un peu sévère, il est peut-être vrai de dire qu’en ne la prenant que dans le sens le moins défavorable, le géomètre polonais pourrait bien n’avoir pas eu tout à fait tort. Nous possédons les matériaux d’un grand et bel édifice scientifique, ces matériaux sont admirables pour la plupart ; mais nous manquons d’une main suffisamment habile pour les réunir systématiquement et en former un ensemble tout à fait régulier.

Pour ne parler ici que du calcul intégral, combien n’existe-t-il pas de cas où nous en sommes réduits à attendre le succès de nos procédés d’intégration de certains artifices de calcul qui ne sauraient être réduits en préceptes, d’un hasard heureux, que le génie meîtrise quelquefois, mais seulement par une sorte d’instinct tout à fait incommunicable ; de telle sorte qu’on ne saurait jamais affirmer positivement de certaines formules qui, jusqu’ici, se sont montrées tout à fait réfractaires, qu’elles ne céderont pas un jour à des efforts mieux dirigés. Parmi celles d’ailleurs que nous savons intégrer, combien de méthodes diverses ; que le calculateur ne doit jamais perdre un instant de vue, attendu que chacune d’elles est exclusivement applicable à certains cas spéciaux.