Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1829-1830, Tome 20.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

zeuse transparente, enveloppant ou du moins pouvant envelopper un noyau solide, qui pourra lui-même être recouvert d’une couche plus ou moins épaisse d’un liquide également transparent. Le liquide et le gaz se disposeront, autour du noyau solide, suivant les lois de l’équilibre ; et la densité de la masse gazeuse, par l’effet combiné de son élasticité et de l’attraction exercée sur elle, tant par le noyau que par les couches inférieures, décroîtra sans cesse du dedans au-dehors, ainsi qu’il arrive à la masse atmosphérique qui enveloppe notre terre, si ce n’est qu’elle pourra s’étendre à une beaucoup plus grande distance du centre. Telle est, dans mon hypothèse, l’idée qu’on doit se faire d’une comète, du moins de celles qui se montrent accompagnées d’une queue ou chevelure.

Pour ne pas trop compliquer d’abord la question, supposons que le noyau solide de l’astre soit rigoureusement sphérique et que toute la masse de cet astre soit assez distante des autres corps célestes, et du soleil en particulier, pour que l’attraction exercée par ces corps divers sur les molécules qui la composent soit sensiblement la même pour chacune de ces molécules, et pour qu’en même temps elles reçoivent toutes de l’action échauffante du soleil une température sensiblement constante. Alors, abstraction faite de tout mouvement, soit de rotation soit de translation dans l’espace, les parties mobiles de la comète ne seront soumises qu’à leur action mutuelle, et la masse gazeuse, qui concourt à la former, et que j’appelerai à l’avenir l’atmosphère comètaire, s’arrangera de telle sorte, autour du noyau, que ses couches de densité constante seront à la fois sphériques et concentrique ; et, comme je l’ai déjà observé plus haut, la densité de ces couches sera d’autant moindre qu’elles auront un plus grand rayon. Il en sera donc de même de leur pouvoir réfringent, si, du moins, comme je le suppose encore pour le moment, l’atmosphère comètaire est chimiquement homogène.

Considérons présentement un des points lumineux de la surface du soleil ; ce point lance des rayons dans toutes les directions. Ceux d’entre eux qui ne rencontrent pas l’atmosphère comètaire poursui-