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à l’ivrognerie. Leur règle autorise le mariage, et la dignité de Grand Lama ou supérieur général de la secte est héréditaire, de même du reste que les fonctions de supérieurs de la plupart de leurs monastères.

Les lamas Nyigmapas et des sectes issues de celle-ci sont généralement désignés sous le nom de « Lamas rouges », ou plus exactement « Chapeaux rouges », Ça-mar ; en raison de la couleur de leur costume, sauf les Lamas Kâdampas qui portent le bonnet jaune, Ça-ser, de la secte orthodoxe Gélougpa.

4. Secte Gélougpa. — Réforme de Tsongkhapa. — Au moment même où la secte Sakyapa allait atteindre à l’apogée de la puissance, en 1355, un enfant miraculeux, incarnation du Bodhisattva Mandjouçṛî[1] ou peut-être même du Dhyâni-Bouddha Amitâbha, naquit dans le village de Tsongkha[2] du district d’Amdo (Tibet oriental). Son père se nommait Louboumgé et sa mère Zhingzâ-âtch’o ; lui-même reçut le nom de Tsongkha-pa « Homme de Tsongkha ». Son intelligence et sa vocation religieuse furent si précocement développées que le Lama Rolpa’i-dordje[3] jugea pouvoir lui donner à 3 ans l’initiation de novice[4], et qu’à 8 ans, après avoir reçu la visite et la bénédiction du Bodhisattva Tchaknadordje[5] et du saint Atiça, la première ordination[6] lui fut conférée par un Lama nommé Tondoub-Rïntch’en, qui changea son nom religieux de Koungâ Nyingpo[7] en celui de Lozang-tagpa[8]. Suivant une tradition d’Amdo, accré-

  1. Mañjuçr.
  2. « Vallée des Oignons ».
  3. De la secte Kârmapa.
  4. Dge-bsnyen. Cette initiation ne se confère qu’à 15 ans minimum.
  5. P’yag-na-rdo-rje, en sc. Vajrapâni.
  6. Celle de dGe-ts’ul ou diacre, qui, régulièrement, ne peut être conférée avant 20 ans révolus.
  7. Kundgah-snying-po.
  8. Blo-bzang-rtak-pa, sc. Sumatikirti.