Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

truit du vivant du Bouddha : avant qu’il ne fut devenu un dieu.

Par contre, dans les premiers soutras, nous trouvons la mention d’Aramas (jardins ou enclos) et de Vihâras (monastères) offerts au Bouddha et à la confrérie des Bhikchous par d’illustres personnages, Bimbisara, roi de Magadha, Prasénajit, roi de Koçala, et par de pieux fidèles, Anathapindada, la courtisane Ambâpalî etc. ; l’Arama de Jétavana, don d’Anathapindada, est surtout célèbre comme ayant été l’une des résidences favorites du Bouddha qui y prêcha la plupart de ses sermons.

Il est difficile de se faire une idée de ce qu’étaient les Sanghâramas indiens, nulle de leurs ruines n’étant assez conservées pour qu’on pût même conjecturer de leur architecture et leurs dispositions intérieures. Construits en briques, la plupart du temps simplement séchées au soleil, ce ne sont plus que des amas de décombres dans lesquels les fondations peuvent à grand peine se reconnaître. Seuls subsistent les monastères souterrains, cavernes naturelles aménagées pour les besoins de la communauté, ou habitations creusées à main d’homme dans le roc, qui ne comportent que des rangées de cellules avec une salle plus vaste pour les réunions du Sangha. Les beaux temples souterrains richement décorés de sculpture et de peintures, et pourvus d’un véritable sanctuaire, comme celui d’Ellora par exemple, sont d’une époque relativement récente et ne remontent peut-être pas au-delà du Ve ou VIe siècle de notre ère. Les écritures bouddhiques mentionnent bien, comme dons offerts au Bouddha et à la confrérie, des Maisons à étages d’une architecture merveilleuse, à l’ornementation desquelles l’or, l’argent, les pierres précieuses étaient employés à profusion ; mais, de ces palais féeriques aucune trace ne subsiste, et peut-être n’ont-ils jamais existé que dans l’imagination féconde des pieux compilateurs des traditions sacrées.