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(Khams-mdo) célèbre pour avoir donnée le jour à Tsongkhapa et où se trouve le fameux monastère de Kounboum, ainsi que la partie du Koukou-nour appelée Niag-mts’o. Ils font partie maintenant de la province chinoise de Kansou.

Au sud du Tibet, et le séparant du Bengale, se trouve en plein massif Himâlayen la principauté de Boutan (’Brougpa), politiquement indépendante, mais subissant en fait l’influence du Dala’i-Lama, à cause de ses attaches religieuses. Le Boutan est divisé en trois provinces dénommées Paro, Tongsa et Tacca. Entassement presque chaotique de montagnes et de vallées étroites, le Boutan ne possède que peu de villes, si même on peut donner ce titre à des bourgades comme Tassisoudon et Panouka, ainsi qu’on en peut juger par cette description : « On a choisi pour placer la capitale du Boutan un coin de pays plat de 3 à 4 milles de long et n’ayant pas plus d’un mille dans sa plus grande largeur……. Il n’y a point de ville à Tassisoudon ; et, excepté la maison que nous habitons, toutes les autres sont à plus d’un mille du palais. Il y en a différents groupes semés çà et là dans la vallée, et les yeux se fixent avec plaisir sur ces habitations lorsqu’ils sont fatigués de contempler l’aspect sauvage et varié des montagnes, et que l’âme a besoin de remplacer les idées sombres que fait naître cette espèce de chaos, par celles que produit la vue des cantons habités et des succès de l’agriculture. Le palais de Tassisoudon s’élève au milieu de la vallée[1]. »

Gouvernement. Administration. Justice. — Le gouvernement du Tibet est une théocratie, absolue en droit, en fait tempérée par l’action ouverte ou occulte du protectorat chinois. Les institutions actuelles ne sont pas bien anciennes ; elles datent seulement de 1751, époque où

  1. S. Turner, Ambassade au Tibet et au Boutan, t. II, pp. 141-142.