Dans le tableau des dix décades, nous avons dû détacher le récit centième de sa décade pour le rattacher à la précédente. Nous allons rendre compte de cette particularité qui ne peut s’expliquer que par l’étude des recueils congénères de l’Avadâna-Çataka.
Le centième récit. — Ce récit centième est tout à fait anormal. Tandis que les héros de tous les autres sont des contemporains de Çâkyamuni, celui du centième lui est postérieur de deux siècles. Mais on rattache son histoire au temps du Buddha, au moyen du récit d’un acte méritoire qu’il avait fait peu après le Nirvâṇa, et auquel il devait l’acquisition de la Bodhi au temps d’Açoka (l’histoire de cette bonne action répondant au récit du temps passé des autres textes, bien que contemporaine des faits racontés dans leurs récits du temps présent).
Le Kalpa-druma. — Or, ce récit final de l’Avadâna-Çataka se trouve être le récit initial d’un recueil de trente Avadânas intitulé Kalpa-druma avadâna-mâlâ (Guirlande des Avadânas de l’arbre Kalpa) ; et les récits qui suivent, jusqu’au vingt-quatrième (à une exception près), sont : 1o les premiers récits des décades de l’Avadâna-Çataka (la 4e exceptée), se suivant dans l’ordre des décades ; 2o les deuxièmes récits des mêmes décades se suivant dans le même ordre ; 3o le récit 4e de la VIe décade ; 4o les récits 15e et 16e de la IIe, entre lesquels s’intercale, avec un texte étranger à l’Avadâna-Çataka, le récit 33e de la IVe décade. En un mot, les vingt-quatre premiers récits du Kalpa-dr.-av. (à l’exception du 22e) correspondent respectivement aux récits suivants de l’Avadâna-çataka :
100, 1, 11, 21, 41, 51, 61, 71, 81, 91.
2, 12, 22, 42, 52, 62, 72, 82, 92, 54, 15, 33, 16.
Le Ratna-Avadâna. — La série des récits de l’Avadâna-Çataka se continue, suivant le même plan, dans un autre recueil de 34 Avadânas, intitulé : Ratna-avadâna-mâlâ (Guirlande des Avadânas de joyaux), tout à fait semblable au précédent, dont il est visiblement la suite. Les vingt-un