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XXXIII
introduction

ancien Buddha ; 2° la prédiction qui lui a été faite par ce Buddha ; 3° les grands avantages qu’il a obtenus et l’accomplissement de la prédiction depuis ce moment jusqu’au temps actuel. — La stance finale est la même pour tous ces textes ; car la conclusion ne varie pas, les héros étant tous des Arhats arrivés à la perfection. C’est sans doute à cause de cela que l’on a traduit Apadâna par «action héroïque, action glorieuse » et Bôhtlingk, dans son Dictionnaire sanskrit, donne ce même sens au mot Avadâna. Mais il s’en faut que les actes racontés dans les Avadânas sanskrits soient tous des actions héroïques ; ces récits nous montrent à la fois le bien et le mal, la récompense de la vertu l’t la punition du vice. N’en est- il donc pas de même dans le Bouddhisme du Sud, et n’a-t-il que des actes méritoires à nous raconter ?

Peta et Vimâna. — Le Bouddhisme du Sud a aussi ses Avadânas du vice et du démérite ; seulement, il ne leur a pas donné ci :’ nom d’Avadâna qu’il semble en effet réserver aux actions méritoires. Le Peta-vatthu, septième section du Khuddaka-nikàya, et qui conqite 51 textes répartis dans cinq chapitres, est bien certainement un recueil d’Avadânas dont les héros sont des héros du mal. Par contre, le Vimàna-vatthu qui le précède, étant la sixième section du Khuddaka-nikàya. est, en réalité, un autre recueil d’Avadânas qui montre les bonnes actions récompensées par l’élévation au rang de^s dieux.

Avadânas épars. — Mais les trois ouvrages que nous venons de citer ue sont pas les seuls qui représentent la classe Avadâna. Dans les commentaires de tous les textes du Tipitaka, on trouve mêlés à des explications dogmatiques et grammaticales un nombre plus ou moins grand de récits qui sont de véritables Avadânas. C’est par des extraits du commentaire du Tipitaka qu’on formera le recueil des Avadânas du Sud.

Forme des Avadânas de Sud. — Du reste, pour les ouvrages dont nous avons parlé précédemment, tels que le Peta-vatthu et le Jàtaka lui-même, c’est dans le commentaire qu’on trouve l’Avadâna. Le Texte consiste en stances détachées qui, en général, ne se comprennent que si elles sont replacées dans le récit d’où elles ont été extraites ; c’est le Commentaire qui nous fournit ce récit indispensable. Toutefois rA[iadâna fait exception ; on a pu voir, par la description sommaire que nous en avons donnée, que les textes de ce recueil sont des récits suivis. Sans doute ils réclament souvent les éclaircissements d’un commentaire ; cependant, ils se comprennent par