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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

qu’il est dépouillé de Nalada, et le roi donne ce village à son heureux adversaire. Profondément attristé, il est sur le point de quitter Nalada pour s’établir ailleurs, quand Skar-rgyal lui cède la moitié de son revenu pour le faire rester ; il accepte, demeure et donne sa fille en mariage à Skar-rgyal.

Feuille 18. — Stod-rings, le frère de Çârikâ, voyage au sud de l’Inde pour apprendre le système philosophique Lokâyata. En sa qualité de laïque, il n’est point admis à entendre enseigner cette philosophie ; il entre alors dans l’ordre religieux des Kun-tu-rgya (« allant partout », sk. Parivrâjaka avec la résolution de ne pas couper ses ongles jusqu’à ce qu’il ait appris cette philosophie ; de là le surnom qu’il eut plus tard, Sen-rings (aux ongles longs)[1].

Feuille 19. — Çârikâ entre en dispute avec son mari Skar-rgyal ; elle est vaincue. Elle devient enceinte d’un enfant d’un caractère merveilleux ; ses rêves ; explications de ces rêves. — Nouvelle dispute avec son mari ; cette fois elle l’emporte ; le succès est attribué à l’enfant merveilleux qu’elle porte dans son sein : elle accouche de cet enfant, qui a sur le corps plusieurs signes annonçant des qualités extraordinaires. D’après le nom de son père, il est appelé Ñe-rgyal (sk. Upatisya), d’après celui de sa mère « fils de Çârika. » (sk. Çâriputra ; tib. Çârihi-bu) (feuille 20). Ses capacités dans toutes les branches de la science et dans les pratiques des brahmanes. Il surpasse son père par l’intelligence qu’il déploie pour saisir le vrai sens des anciens ouvrages brahmaniques (feuille 21.)

Feuille 22. — Histoire de Mohugal-gyi-bu ou Monga-gyi-bu (sk. Maugalyana) nom, résidence et rang de son père. Celui-ci se marie ; — son désir d’avoir un fils ; — il adresse ses prières à tous les dieux ; — à la fin il obtient un fils ; — habileté des femmes enceintes pour savoir si l’enfant sera mâle ou femelle ; — précautions prises par le mari pour la nourriture de sa femme ; — énumération des goûts et des saveurs des mets et des breuvages ; — enfin elle accouche d’un enfant dont le corps est parfait[2] : on donne à l’enfant le nom de « né du giron » — pourquoi, — et aussi celui de Mongalana, — pourquoi. — De là vient qu’on l’appelle tantôt en tibétain Pang-Skyes,

  1. Sk. Dirghanakha. (L. F.)
  2. Encore un développement qui revient souvent dans des termes identiques. (L. F.)