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ZEND-AVESTA : YASNA. — HÂ 1
Au Corps du Taureau, à l’Âme du Taureau 11[1] ;


Au Feu 12[2] d’Ahura Mazda, le plus prompt à venir 13[3] des Amesha-Speñtas 14[4].
  1. 11. Le premier des êtres animés qu’Auhrmazd créa sur la terre fut « un taureau unique » Gaush aèvὸdâta, du corps duquel sortirent plus tard toutes les espèces animales et qui est à la fois le prototype et la source de la vie animale (Bund. X, et plus bas note 42). Son âme, Géush Urvan, est le génie qui veille sur les animaux ; voir Yasna XXIX et Yasht IX. gaush aêvôdâta s’oppose à gaush pouru-saredha (Sirôza II. 12).
  2. 12. Âtar, le feu ; généralement appelé « fils d’Ahura Mazda » ; voir Yasna II, 4, 15, etc. Sur les divers feux, v. Yasna XVII, 11, 62-70, avec l’Appendice qui suit.
  3. 13. yaètushtemài, matàrtûm « celui qui vient le mieux » (de yat ; cf. yayata « venez », Vd. XXI, 2, 3). Glose : dakhshak ê mâ olà kulâ 2 mat yakôyamùnêt, mînôi u gitii, khurg u barag « il a pour caractéristique de venir dans les deux mondes, terre et ciel, [dans l’un] comme charbon brûlant (p. khurg, traduit angàro ; cf. Shikan G. XIV, 25), [dans l’autre] comme éclair » (jyotis).
  4. 14. Le titre d’Amesha-Speñta « Immortel bienfaisant » est généralement, mais non pas nécessairement, limité aux six lieutenants d’Ahura (v. Appendice A) : tous les dieux y ont titre, étant tous immortels et bienfaisants : cf. plus bas, note 36 et Vp. VIII, 1, n. 3. : Note 3.
    Le Vendidad Sadé ajoute ici la formule suivante, destinée au Vendidad même :
    « J’annonce et j’offre [le sacrifice] à la Loi (Dàtài) avec ses annexes (hadhadàtài), [la Loi] ennemie des Daêvas, la loi de Zarathushtra, sainte, maître de sainteté. » Comme l’expression Dàtài hadhadàtài, d’après la place où elle paraît, doit désigner le Vendidad Sadé, c’est-à-dire l’ensemble du Vendidad, du Yasna et du Vispéred, il faut supposer que Dàtài désigne ici le Vendidad proprement dit, auquel d’ailleurs il a donné son nom (voir § 13 et note 49), et que hadhadàtà, littéralement : « ce qui est avec le Dàtà », représente le reste. En effet dans le Vendidad Sadé, le Vendidad est le seul élément qui ait une existence propre et forme un Nask indépendant.
    Un manuscrit unique, K4, remplace cette formule par la suivante, que nous traduisons d’une façon hypothétique, le secours de la tradition faisant défaut :
    « J’annonce et j’offre [le sacrifice] à la Parole Divine (Màthra Speñta), qui appartient au Hadha-mâthra, le Vîshtâsp-sâst Nask appartenant au groupe du Hadha-màthra. (hadha-màthra), qui a été révélée dans les entretiens (zaini-parshta), que l’on récite en se levant (upairi gàtubyὸ gerepta), sainte, maître de sainteté. » « Cette formule est usitée dans le service du Vîshtâsp Yasht (Vol. II, 663) ». « Le Vishtâsp Yasht est un Vendidad où la conversation révélatrice a lieu entre Zoroastre et Vishtâsp au lieu de se faire entre Auhrmazd et Zoroastre. »
    Màthra Spenta, plus général que dàtà, désigne toute la parole révélée (note 47), et par suite est moins propre que le mot dàtà à désigner le Vendidad Sadé : c’est peut-être la raison pour laquelle la masse des manuscrits le rejettent.
    hadha-màthra serait traduit en pehlvi Ivatâ farmân « avec les commandements » ; il s’agit très certainement du Vendidad propre. Les commandements du Vendidad sont donnés sous forme de réponse aux questions de Zoroastre, ce qui fait qu’on les appelle quelquefois speñta frashna « les questions divines » : de là l’épithète zaini-parshtaparshta est la chose demandée ; zaini est un ἅπαξ qui se rattache peut-être à zan « savoir, » et zaini-parshta serait : « qui sait les questions »,
    c’est-à-dire « qui sait la réponse des questions ». Le prêtre récite le Vendidad Sadé en se levant au Gâh Ushahin : de là upairi gàtubyὸ gerepta, litt. : « saisi en se levant du lit » (cf. âsitὸ-gàtùm, Yasna LXII, 5 [LXI, 12]).

t. i. 2