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Page:Annales du Musée Guimet, tome 21.djvu/19

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iii
ZEND-AVESTA. — AVANT-PROPOS
version dont on disposât alors en Europe, ne donne aucune indication sur le cérémonial ; et les savants européens se sont épuisés à traduire ces textes, sans reconnaître qu’ils n’ont de sens complet que dans le rituel et par le rituel. La condition essentielle pour traduire des textes liturgiques, c’est de connaître la liturgie à laquelle ils ont rapport ; et dans l’impossibilité de trouver en Europe des renseignements suffisants sur cette liturgie, je pensai que le plus court et le plus simple était d’aller les chercher à Bombay.
Je trouvai à Bombay plus et moins que je ne cherchais. Je ne fus pas admis à la célébration du sacrifice, n’étant pas Beh-dîn, quoique l’on voulût bien me considérer comme Dastùr in partibus : je ne trouvai nulle part un corps de doctrine systématique sur la liturgie et l’organisation du culte. Mais je trouvai dans mes conversations avec les Dastùrs des renseignements précieux sur l’une et sur l’autre. Je trouvai dans la vue des choses et dans des visites aux principaux centres parsis, en particulier à Nausari, la ville sacerdotale, un sentiment de la réalité présente et passée que les textes morts ne peuvent donner. J’eus enfin la bonne fortune de rencontrer un guide aussi savant que modeste dans la personne d’un simple Hérbed, imprimeur de profession, et qui me rappelle nos érudits imprimeurs de la Renaissance, M Tahmuras Dinshawji Anklesaria, l’homme qui possède la connaissance la plus sûre et la plus étendue de la littérature pehlvie. Dans l’état présent des choses, et avec le caractère fragmentaire de nos textes zends, on ne peut attendre de progrès sérieux dans l’intelligence et la restitution de l’Avesta dont ils sont les débris, que de la littérature pehlvie qui s’est développée autour de lui et à une époque où il était encore intact et bien compris 1[1].
  1. 1. On peut se faire une idée approximative de l’étendue de cette littérature . par le tableau sommaire donné dans la seconde édition des Essays de Haug, 1878, pp. 93-115.

    Il faut y ajouter les textes importants découverts depuis 1878, principalement par M. Tahmuras : le Grand Bundahish, un Rivâyat pehlvi, un Code civil sassanide. En février 1887, la communauté parsie m’ayant demandé une conférence au moment où je quittais Bombay, je profitai de l’occasion du Jubilé de la Reine pour proposer la création d’un fonds destiné à publier les textes inédits de la littérature zoroastrienne (Parsi-ism, its place in history ; a lecture delivered at Bombay, Voice of India