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ANNALES DU MUSÉE GUIMET
Mettre sur le feu du bois et de l’encens 1[1].
pour glorifier 2[2] Ahura Mazda, l’Ahuna Vairya, la Parole droite 3[3] ; la bonne Bénédiction du juste, la redoutable Pensée de malédiction du sage ; Haoma, la Parole Divine, et le saint Zarathushtra.
En retour de notre piété qu’il vienne à nous 4[4] !

Le Râspî, debout, tourné vers le couchant, met sur le feu le troisième Esm bôï ; puis, se tenant debout à la gauche du Zôt 5[5], il dit :

2 (4). Mangez ce Myazda, ô hommes, si vous vous en êtes rendus dignes par votre vertu et votre piété.
Le Zôt :
3 (5). O Amesha-Speñtas, ô Religion de Mazda, Dieux bons et Déesses bonnes, et vous, Libations !

Celui qui, parmi ces adorateurs de Mazda, se disant adorateur de Mazda 6[6] et jouissant de la part réservée au Bien 7[7], n'est qu’un Yâtu 8[8]destructeur des mondes du Bien, démasquez-le 9[9], ô vous, Eaux, Plantes et Libations !
  1. 1. Esm û bôî ol âtash yadrùnishn (dans Pt4 seul).
  2. 2. frasasti ; de là le nom de frasast donné au darûn qui va être consommé.
  3. 3. arsbukhdhem vacô ; voir Yasna XVI, 1, note.
  4. 4. Qu’Ormazd vienne nous payer de retour : voir Y. VII, 24, 58, note 1.


    Dans l’office célébré pour les morts, la quatrième nuit qui suit la mort, c’est au moment où le prêtre prononce les mots frasasti ahurahê mazdào, etc., que l’àme du mort passe au pont Cinvat (Saddar 77).
  5. 5. C’est-à-dire à la place du Frabaretar, le prêtre qui apporte au Zaotar les objets du sacrifice : ici, c’est le Darûn qu’il lui apporte. Le manuscrit J2 indique expressément qu’il passe à la place du Frabaretar. Les mss. K5, K4, Mt1 le mettent à la place du Hâvanan (éd. Geldner, 12, note 1) ; indication prématurée ; ce n’est qu’au Hâ suivant, consacré à Haoma, que le Hâvanan entre en scène.
  6. 6. Mazdayasnô aojanô ; « parle Mazdéisme, c’est-à-dire dit ; je suis homme de bien » (Comm. P.).
  7. 7. C’est-à-dire « qui jouit des biens réservés aux fidèles » le Myazda réservé aux fidèles, ou peut-être « qui veut jouir » : jishtay est un dénominatif de jishti, qui est lui-même un dérivé, peut-être désidératif, de ji « vivre ».
  8. 8. Le yâtu, sorcier, magicien, jâdù, est l’homme qui suit la religion d’Ahriman ; voir Y. XLV [XLIV], 2, note 6.
  9. 9. aîgh dakhshak i tâshtig patash padtâk barâ obdùnand « c’est-à-dire qu’ils font paraître sur lui un signe évident » (tâshti = suniçcita dans le Shikan Gumânî).