Page:Annales du Musée Guimet, tome 21.djvu/252

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
106
ANNALES DU MUSÉE GUIMET


Celle qui reste assise à manger la part de Haoma 47[1] Haoma ne la rend pas mère d’Athravans, ni mère de beaux enfants 48[2].
16 (45), Il est cinq choses auxquelles je suis et cinq auxquelles je ne suis pas.

A la bonne pensée je suis, à la mauvaise ne suis pas.

A la bonne parole je suis, à la mauvaise ne suis pas.

A la bonne action je suis, à la mauvaise ne suis pas.

A l’Obéissance 49[3] je suis, à l’Indocilité ne suis pas.

Je suis au bon, au méchant 50[4] ne suis pas ;

et ainsi de ce jour, jusqu’àla fin des temps, l’heure où sera décidé entre les deux esprits.
17 (52). Et Zarathushtra dit :

Prière à Haoma, créé par Mazda !

Haoma, créé par Mazda, est bon. Prière à Haoma !

Je célèbre tous les Haomas, ceux qui sont sur le sommet des montagnes, ceux qui sont dans les profondeurs des plaines et ceux qui sont tenus en souffrance 51[5] dans le lien des Jainis 52[6]

Je te fais passer de la coupe d’argent dans la [coupe] d’or 53[7] : puissé-je ne rien répandre à terre d’une liqueur si précieuse !

    évitô-kharedh-a [yào], paribhrashtabuddhi, est formé de évita qui est probablement avi-ita et de khradh [a] affaibli de khrat [u] ; cf. Y. XXVIII, 5, note 19.
    Le texte suppose ici un acte liturgique dont les kiryâs ne donnent pas l’indication (cf. p. 83). Le filtrage qui rejette les éléments impurs devient le symbole de la réjection des méchants.

  1. 47. « C’est-à-dire qu’elle n’offre pas le darûn de Hôm, mais le mange [elle-même] » (Comm. P.).
  2. 48. Contra, Y. LX, 22, 72.
  3. 49. Sraoshahê, l’obéissance à la loi d’Ahura, qui se marque en suivant en toute circonstance les conseils d’un directeur, Ratu ou Dastûr.
  4. 50. ashavan, drvañt désignent le bon et le méchant du monde naturel et du monde surnaturel ; c’est-à-dire que ashavan désigne : 1o l’homme de bien ; 2o le Dieu du bien (Auhrmazd) ; 3o le bienheureux ; drvant désigne : 1o le méchant ; 2o le Démon ; 3o le damné. — drvañt, de dru « courir » signifie proprement durgati « qui marche mal, à la mauvaise voie » (Nériosengh). — Cf. Y. XLIII [XLII], 7, c.
  5. 51. àzahu deretàonhù, pim tangih yakhsanùnt ; « quand on le traite mal » (P).
  6. 52. jaininâm, jahi ; la mauvaise femme qui le fraude de sa part ; v. § 15.
  7. 53. Ou peut-être : « de la coupe d’argent je verse dans le [liquidej d’or ». La coupe