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ZEND-AVESTA  : YASNA 10. — HÔM-YASHT 2


18 (56). Voici tes Gâthas 54[1], ô Haoma ; voici tes chants de louange. Voici ta collation 55[2], voici tes paroles Arshukhdha 56[3], qui donnent la santé, qui donnent la victoire, qui guérissent en guérison 57[4].
19 (60). Et toi, donne-moi tes ivresses en retour !

Que tes ivresses me pénètrent, qu’elles me pénètrent en m’illuminant ! Ton ivresse est légère 58[5].

Pour devenir victorieux le fidèle le loue 59[6], selon celle parole des Gâthas :
20 (62). « Av bœuf m prière, du bœuf notre prière 60[7] ».

Au bœuf la parole, en lui la victoire 61[8].

    d’argent est le zôhrbarân (z. zaothro-barana ; Vp. X, 2 XI, 2), le vase qui contient l’eau zôhr que l’on mêle au Hôm pour faire le Paràhôm; cf. Paragra et Y. XXVII.

  1. 54. « Comme les autres dieux sont réjouis par les Gâthas, toi tu l’es par ce Fargart » (P.).
  2. 55. cicashànâo. Le Commentaire pehlvi suppose ici la consommation même du sacrifice:« on boit trois fois et l’on jette quelque chose à la fin »; c’est-à-dire sans doute que l’officiant prend trois gorgées de Haoma et jette le reste qui est supposé reçu par Haoma même, qui est sa cicashâna.
  3. 56. Peut-être faut-il traduire:« Ces louanges, ô Haoma, sont tes Gàthas ; ces paroles Arshukhdha sont ta collation » ; c’est-à-dire ces louanges sont pour toi ce que les Gâthas sont aux autres dieux ; ces Arshûkht (ces Bishàmrùta et ces Cathrushamrùta) te servent de darûn.
  4. 57. Le Commentaire pehlvi rappelle ici, fort à propos, les mots du § G : « aussi l’homme qui le loue en devient plus victorieux ».
  5. 58. Voir notes 22 et 43.
  6. 59. vàrethraghnîsh heñtem, locution participiale.
  7. 60. gavé nemô gavé nemô ; même formule deux fois répétée, dans deux intentions opposées. Le Commentaire rend clairement la symétrie : « celui qui [donne] au bœuf sa prière — de l’eau et du fourrage, — celui-là a du bœuf sa prière — du lait et des petits [man ô gôspand nyâyishn, miâ uvâstar, ash min gôspand nyâyishn, skîr uvajak] ; cf. Y. LVIII, 3 [LVII, 9]. Le rapport avec ce qui précède est expliqué comme il suit : « De même qu’il est dit dans les Gâthas que qui [donne] sa prière au bœuf a du bœuf sa prière, de même ici je dis que celui qui loue Hôm devient plus victorieux. » — Les Gâthas proprement dites ne connaissent pas cette formule qui appartient à un texte perdu. La suite se retrouve citée dans le Bahram Yt., § 61.
  8. 61. gavé ukhdhem gavé verethrem : la traduction pehlvie du Bahram Yt., l. l., a pour le premier terme : tôrâ râi pun shirin sakhun barâ yamalalûnam « je parle au bœuf avec une parole douce ». En continuant la série des do ut des, le sens sera que l’animal traité doucement nous donnera plus de force. Noter que ukhdha n’est pas la parole quelconque, mais la parole de bonté et de charité (celle de jùdangôi ; cf. Vp. III, note 4).