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ZEND-AVESTA  : YASNA. — HÂ 16
Nous sacrifions au Vent bienfaisant, qui fait le bien 9[1].
6 (34). Nous sacrifions au Créateur Aliura Mazda.

Nous sacrifions à la bonne Religion Mazdéenne.

Nous sacrifions à Ashi Vanuhi,

Nous sacrifions à Arshtât.

Nous sacrifions au Ciel.

Nous sacrifions à la Terre bienfaisante.

Nous sacrifions à la Parole sainte.

Nous sacrifions à la Lumière infinie, créée d’elle-même 10[2].
7 (42). Nous sacrifions aux beaux palais 11[3] de la Sainteté, où habitent les âmes des morts, les Fravashis des saints, le Paradis des saints, lumineux et bienheureux 12[4].
8 (45). Nous sacrifions au miel et à la graisse 13[5], à l’eau qui court, à l’arbre qui pousse ;

pour lutter contre Àzi 14[6], créé par les démons, et pour repousser Mûsh,
  1. 9. Les Génies des jours 15-22 : Dai pa Mihr, Mihr, Srôsh, Rashn, Farvardin, Bahram, Râm, Bâd.
  2. 10. Les Génies des huit derniers jours du mois : Dai pa Dîn, Din, Ard, Ashtâd, Âsmàn, Zamyàd, Mahraspand, Anêrân.
  3. 11. hvauvaitis ashahè verezô ; varez signifie « agir », et le pehlvi traduit par varzishn « œuvre » ; mais la glose pehlvie reconnaît elle-même dans ces mots une désignation du Garôtmàn (Y. XXXIV, n. 5). Peut-être avons-nous affaire à un synonyme de varez, ayant le sens du sanscrit vrij-ana « demeure » (cf. persan barzan « quartier » ).
  4. 12. La mention du Garôtmàn est amenée par celle des Lumières infinies, qui sont le siège du Paradis. De la félicité céleste le paragraphe suivant nous ramène à la félicité terrestre.
  5. 13. khshvidha âzùiti (dvandva) : shîrînîh carpih.
  6. 14. La symétrie semble opposer Âzi aux eaux, Mùsh aux plantes. Azi est le démon de l’avidité (lobha N. ; persan âz) : « c’est le démon qui avale tout, et qui, quand il n’a plus rien, se dévore lui-même ; c’est la passion démoniaque qui, lui donnât-on toutes les richesses du monde, n’en fait point provision et n’en a non plus jamais assez : aussi dit-on que l’œil de l’avide est un nœud coulant ». Il s’oppose à Pùsh, le démon « qui amasse, sans jouir lui-même et sans donner aux autres » (Grand Bundahish ; West, XXXVIII, 27). On ne voit pas la nature du rapport établi entre Âzi et les eaux. Dans le Vd. XVIII, 19, 45, Âzi paraît comme l’ennemi du feu qu’il veut éteindre. Selon Fràmjî, c’est au moyen de l’humidité du bois qu’il veut l’éteindre : mais cette explication est peut-être suggérée par notre passage. Cf. Yt. XVIII, 1.