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ANNALES DU MUSÉE GUIMET



phrase et promulgué sous forme de dialogue entre les deux prêtres officiants, celui qui joue le rôle de Zôt et celui qui joue le rôle de Ràspî  :
Le Zôt.
Le désir du Seigneur... — que le Zaotar me le dise 12[1] !...
Le Râspî.
Le désir du Seigneur... — que ce prêtre Zaotar me le dise !...
Le Zôt.
C’est la règle du bien. Que l’homme de bien qui la connaît la proclame !
______________
1. Zarathushlra demanda à Ahura Mazda  :

Ahura Mazda, Esprit très Bienfaisant, créateur des mondes corporels, saint  !

Quelle est la parole, ô Ahura Mazda, que, tu m’as prononcée avant l’existence du ciel, avant les eaux, avant la terre, avant le Bœuf 13[2], avant les plantes, avant le Feu, fils d’Ahura Mazda, avant le Juste 14[3] avant les démons, les brutes 15[4] et les hommes, avant tout le monde des corps, avant toutes les choses bonnes, créées par Mazda, issues du Bien 16[5].
3 (4) . Ahura Mazda répondit  :

La prière divine 17[6] de l’Ahuna Yairya, ô Spitàma Zaralhushtra, voilà la
  1. 12. Il ne faut pas s’étonner que le Zôt s’adresse au Zôt, les qualités de Zôt et de Râspî n’étant pas inhérentes à ceux qui en exercent les fonctions. D’une façon générale, c’est au Zaotar à parler, et Zôt signifie ici « celui qui dans le cas présent remplit le rôle de Zôt » ou comme dit le Ràspî, yo zaotà « qui Zaotar (nunc est) ». — mrùtè, litt. « dit », c’est-à-dire « la dira ». D’après le Varshtmânsar (Dînkart IX, 24, 4), la question du Râspi fut prononcée par Zoroastre naissant et la réponse du Zôt par Ahura.
  2. 13. Avant le « Taureau unique » {{t|Gaush aèvôdàta|90]] (Yasna, I, n. 11) ; c’est-à-dire avant la création des animaux.
  3. 14. Le premier homme, Gayô Maretan ; cf. p. 128. L’énumération des créations répond assez exactement à celle des six Gàhànbàrs (v. page 37), sauf que dans l’ordre classique les animaux viennent après les plantes et que le feu ne paraît pas.
  4. 15. khrafstràish ; ou peut-être  : « avant les démons brutes et les hommes »  : sur khrafstra, voir Y. XXVIII, 5, note 19.
  5. 16. asha-cîthra, issues de l’Asha, du Bon principe.
  6. 17. bagha, titre donné à l’Ahuna vairya (ici et § 6 — Sp. 9) ; à l’Ashem vohù (Y. XX, 5 et Yt. 111, 14) ; au Yèńhè hâtàm (Y. XXI, 5) ; aux Staota yèsnya (Y. LV, 7 Sp. LV,