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ANNALES DU MUSÉE GUIMET


la récite par cœur et la chante la chante 23[1], et l’offre dans le sacrifice 24[2], trois fois par dessus le pont Cinvat je ferai passer son âme dans le Paradis 25[3], moi Ahura Mazda ; oui, jusqu’au Paradis, jusqu’à la Sainteté suprême, jusqu’aux lumières suprêmes.

7 (13). Et celui qui dans ce mien monde corporel, ô Spitâma Zarathushtra, récitant la prière divine de l’Ahuna Vairya, en passe 26[4] la moitié, le tiers, le quart ou le cinquième, moi, Ahura Mazda, j’éloigne 27[5] son âme du Paradis d’une distance égale en long et en large aux dimensions de cette terre, et cette terre est aussi longue que large 28[6].

8 (16). Et cette parole qui contient l’Ahu et le Ratu 29[7](le Seigneur et le Maître), je l’ai dite avant la création du ciel, avant les eaux, avant la terre, avant les plantes ; avant la création du Bœuf quadrupède, avant la naissance du Juste bipède, avant que j’eusse formé le corps de ce soleil, après avoir créé les Amesha-Speñtas 30[8].

  1. 23. Quand l’on sait réciter par cœur, il faut connaître les intonations, savoir chanter comme il faut : sràvayàإ.
  2. 24. Toutes ces conditions remplies, la prière peut être offerte dans l’office, et devient partie intégrante du sacrifice : yazàitè.
  3. 25. « Trois fois le jour où il offre le Yasht nàbar, je transporte son âme au Paradis et lui fais goûter la béatitude » (Comm. P.).
  4. 26. aparaodhayaiti, pariharati ; le Yasna persan traduit farâmôsk kunad « oublie ».
  5. 27. tanva, tanavam, expliqué dans Pt4 : dur kunam « j’éloigne ».
  6. 28. « Il est écrit dans les Livres saints que Dieu dit : Quiconque oublie l’Avesta, j’éloignerai son âme du Paradis de toute la largeur de la terre » Litt. « profonde » ou « épaisse ». (Saddar, XXVIII). L’auteur ajoute : « Et il est rapporté dans le Zand (la traduction) que dans le temps ancien un homme qui avait appris l’Avesta et l’avait oublié, on lui donnait la nourriture qu’on donne aux chiens jusqu’à ce qu’il le connût de nouveau par cœur. Et ailleurs j’ai lu qu’on lui donnait sa nourriture au bout d’une pique » Il ne s’agit naturellement dans tout ceci que du prêtre qui doit officier.
  7. 29. Le Yathâ ahù vairyô athâ ratush, qui fonde l’institution du ahu et du ratu.
  8. 30. Traduction conjecturale dans le détail. Litt. « avant la formation du corps de ce soleil, ayant obtenu création des Amesha-Speñtas ». — « du soleil » : le nom du soleil se présente en zend sous trois formes : hvare, gén. hùrô, qui répond au sanscrit svar « ciel, lumière du ciel » ; hvéñg pour ’hvaňg (v. Yasna, XLV, note 36), répondant au sanscrit * svas ; إ ù qui semble répondre à une forme su, d’où sv-ar et sv-as, à moins qu’il ne soit dû à une fausse lecture d’une transcription pehlvie, où le signe normal pour r était remplacé par son substitut polyphone n-v ; — thwarshtòkehrpya, locatif dépendant de para (au lieu du génitif) ; — dàhim, accusatif dépendant de apè : « dans l’obtention (pun barâ ayâpakih) de création des Amesha-