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Page:Annales du Musée Guimet, tome 21.djvu/321

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HÂ 21 — BAGHÂN YASHT 3




Commentaire sur le Yênhê hâtâm.

Le Yênhê hâtâm est destiné à faire ressortir le mérite du culte rendu aux Amesha-Spentas.


Yênhê hâtâm âat yêsnê paitî vanhô
Mazdâo Ahurô vaêthâ ashât hacâ
yâohhàmcâ tàscâ tâoscâ yazamaidê 1[1].

« Celui et ceux dont le culte, Ahura Mazda le sait, donne le bien aux êtres en retour de leur sainteté, à ceux-là — à eux et à elles — nous offrons le sacrifice. »

  1. 1. Litt. « Celui dans le sacrifice duquel Ahura Mazda sait en retour la félicité des êtres, par suite de sainteté, à ceux-là — eux et elles, nous offrons le sacrifice ». — yênhê…yêsnê « dans le sacrifice duquel » (duquel signifie « cui oblatum » non pas « a quo » ) ; paitî… vaêthâ « sait en retour le bien des êtres » c’est-à-dire sait que le bien leur revient, qu’il le leur doit. — vanhô (Gâtha : vahishtem) désigne le bien matériel aussi bien que le spirituel. Le pehlvi a la glose suivante : cikâmcî kâr ukarfak aish kart yakoyamûnêt mizd upatdahishn âkâs yakbûnêt « toutes les bonnes œuvres qu’un homme a faites, [Auhrmazd] en fait connaître le salaire et la récompense ». — yênhê « celui » désigne proprement Auhrmazd et, par opposition à yâoûhâm, devient un collectif désignant les Amesha-Spentas mâles — tàscâ tâoscâ désigne les Amshaspands hommes et les Amshaspands femmes ; le quatrième Amshaspand, Spenta-Ârmaiti, est le seul qui soit expressément traité comme femme : mais les deux suivants, Haurvatât et Ameretât, sont probablement compris aussi sous la mention tâoscâ, car ils sont féminins par leur nom. Sur les Amshaspands féminins, cf. Yt. LX, n. 14.hâtâm « des êtres » ne dépend pas de yênhê, mais de vanhô et désigne les hommes qui existent à présent, voir note 5.