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ZEND-AVESTA. — INTRODUCTION I : LES ÉTUDES ZOROASTRIENNES

Babecan, que s’est ranimée la doctrine de Zoroastre, on comprend pourquoi on a fait des versions pehlvies des livres zends. Ici encore tout se tient et confirme l’antiquité et l’authenticité des livres zends. »

III

Vers la même époque William Jones, alors président de la Société asiatique de Calcutta qu’il venait de fonder, revenait, dans un discours prononcé devant cette société, sur la question qu’il avait si lestement tranchée vingt ans auparavant au sortir d’Oxford. Il n’était plus homme à dire comme alors : « Sied-il à un homme né dans ce siècle de s’infatuer de fable indiennes ? et il parla d’Anquetil avec plus de réserve qu’en 1771. Néanmoins son opinion n’avait point changé sur le fond même de la question, bien que d’ailleurs il n’eût pas jugé à propos d’étudier les textes : « Car considérant, dit-il, les langues comme simple instrument de connaissance et ayant de fortes raisons de douter de l’existence de livres authentiques en zend et en pehlvi, j’étais peu attiré, quoique j’en eusse l’occasion, à étudier ce qui reste de ces vieilles langues. » Néanmoins, un coup d’œil jeté sur le glossaire zend-pehlvi publié par Anquetil lui fournit l’occasion d’une observation capitale qui fait de lui le précurseur de la philologie comparée du sanscrit et de zend. « À propos du zend, dit-il, je dois vous faire part d’une découverte que j’ai faite récemment et dont nous pouvons tirer les plus intéressantes conséquences. M. Anquetil, qui a eu le mérite d’entreprendre un voyage aux Indes dans sa première jeunesse, dans la seule vue de retrouver les écrits de Zoroastre, et qui aurait acquis une brillante réputation en France, s’il ne l’avait ternie par une vanité sans mesure et une violence de caractère, qui lui ont aliéné la bonne volonté même de ses compatriotes, a publié dans son livre intitulé Zend-Avesta deux vocabulaires du zend et du pehlvi, qu’il avait trouvés dans un recueil approuvé de Rawayat ou pièces traditionnelles en persan moderne… Or dans le lexique zend je fus surpris au delà de toute expression de trouver que six ou sept