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ANNALES DU MUSÉE GUIMET


et opprime le bon laboureur inoffensif et celui qui fait régner Ahura et développe le bien-être du pays.

17-20. Que le croyant ne compromette donc pas sa conscience en conversant avec le mécréant (17)  : n’écoutez pas ses doctrines, ce serait la mort du pays ; traitez-le à coups d’épée (18)  : écoutez celui qui connaît le bien. Ahura tranche par le Yar Nîrang entre les deux adversaires, et l’hérétique, qui veut tromper le fidèle, ira dans l’enfer (19-20).

21-22. Le pouvoir et la richesse reviendront à celui qui se montre ami d’Ahura en acte et en esprit  : le bon Roi est celui qui est au bien, en pensée, en parole et en action  : il est l’incarnation de Mazda.

Cf. Dinkart, IX, 8 (Sûfkar), 31 (Varshtmânsar), 53 (Bak). Le Cimî Gâsân attribue ce Hâ à Shahrêvar (§14) et fait de ses vingt-deux stances le symbole des vingt-deux jugements (dàdistân)  : c’est le H :\ du juge  : quand on le récite bien. Injustice est mieux rendue (§ 6).

1. Tâ vé urvâtâ. — Étudiant vos doctrines *, nous prêchons des paroles stériles^ à ceux qui, par les enseignements de la Druj^, font périr le monde du Bien  ; excellentes pourtant pour ceux qui voudraient propager la loi de Mazda'^.

1. Les doctrines d’Ahura. urvâtâ est généralement glosé ûZanda l’Avesta

et le Zend », c’est-à-dire la loi dans son ensemble, comprenant la loi même et l’interprétation traditionnelle, l’une et l’autre révélées. Il est traduit en pehlvi, une fois dîn « religion » (Y. XXXIV, 8 b), généralement âfrlgâmh, te mot qui rend frasasti « glorification, action de rendre célèbre », en sanscrit « connu, célèbre »  : urvâtâ semble donc être la loi en tant que proclamée, peut-être la loi dont on fait profession de foi, dont on fait le fravarâne (urvâtâ — *vr-âta, de var « croire » ; cf. note 5). — urvâtâ est un pluriel neutre, que la tradition considère comme un duel (« les deux âfr’igànîh  ; tâu prasiddhâu »), afin d’y retrouver les deux lois, l’Avesta et le Zend.

2. agusthâ vaeâo « des paroles non écoutées ». La glose ajoute un renseignement curieux sur les habitudes de la propagande religieuse à l’époque des Sassanides : « en cas de doute, les répéter trois fois ; mais s’il est bien clair que [celui qu’on veut convertir] n’apprendra pas (ne se laissera pas enseigner), les dire une seule fois ». Probablement, après cette sommation unique, on passait la parole au pouvoir séculier.

3. Qui, enseignant l’hérésie ou une fausse religion, réduisent le domaine de la religion dans le monde.

4. Le pehlvi traduit  : « excellentes pourtant pour eux. s’ils voulaient, etc... «.C’est ainsi également que l’entend le Dinkart, IX, 31, 1.