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ZEND-AVESTA : YASNA 46. — GATHA USHTAVAITI 4

ses propres actes. Celui qui, ô Mazda, l’empêchera de régner et d’opprimer ’^, celui-là fera pour les troupeaux les provisions de la sagesse ’ 5. Celui d’entre vous qui, ayant le pouvoir, ne donne rien à l’homme qui fait souffrir, à celui-là revient la gloire de sagesse et de bonté -". 11 se comportera avec droiture et avec le juste et avec le méchant-’, mais il sait distinguer-- et donnera le nom de parent à celui qui sait se sauver du mal - ô Mazda Ahura !

6. Mais celui qui ne vient pas au devant du désir du juste, celui-là travaille pour la Druj -’, il ira dans le monde d’épouvante - Car celui-là est un méchant qui est bon pour le méchant : celui-là est un juste qui montre 17. yastém khshathrât môithat jyâtéush va : les deux derniers termes signifient « empêchera de faire le mal » ; les deux premiers ne sont pas clairs : je coupe yastém en yase-tem ; le pehlvi, comme d’ordinaire, voit dans yastém une forme verbale, signifiant « arrivé ».

18. pathméfij}-.. carat « fera les provisions », c’est-à-dire « qu’il sait traiter le troupeau sagement » [pâhrizi rjôspandân dànâkihâtar kunishn). Quand le laboureur n’est pas opprimé, il peut avoir son grenier toujours bien garni pour les provisions d’hiver. Le Bak Nask [Dlnknrt, IX, 61. 4), prenant ces derniers vers au figuré, y voit la nécessité d’établir dans la province un bon gouverneur ; « car un bon gouverneur de province enseigne aux provinciaux la vertu et les bonnes œuvres » [ma nêvak mald sai’dàr dmûkhtdr ynhvùnêl i hîmar u kivfak ol matàikàn). 19. Cf. n. 67. drità ayaùteni, dnrlâr yàtùnît, glosé man pun râsh kartan yâlûnîl « qui vient pour faire blessure ». drità, locatif de *driti ( ?), cf. persan dard, « souffrance ». 20. Litt. « il est, de réputation, sage ou de bonté », avec renversement des cas dans la construction. Glose : « celui qui châtie les malfaiteurs doit être tenu pour sage et bienfaiteur ».

21. raslinà jvàs, pun ras/in zlvhns/in « faisant vivre avec Rashii ». Glose : « c’est-à-dire qu’il faut traiter tout homme avec justice ». — Cf. le début du Mihr Yasht, 2, sur la nécessité d’observer le contrat avec le méchant comme avec le juste. 22. vicirô hàs ; éclairé par le Y. XXIX, 4, où vîcirôz= 6am viclnlt « il choisit ». 23. Juste pour tous, il aime comme un parent l’homme de bien. — khrùnyàt, gokkrûnîh, glosé darvandili » l’état de méchant » ou de « damné » ; — uzùithyôi, Inld ûzlt « s’élève au-dessus ». Cf. Dlnkarl, IX, 39, 11 : pun nêvak nafshâ ddriskn manasli nafshàravân min darvand’ih bûjU yakôyamûnêt u tenir pour bon parent celui qui a sauvé son âme de l’infidélité ».

24. « U fait la création de la Druj » ; cf. Vd. XVIII, 30 sq. 25. baithyâ jjàt : N. Iràsanhjaçca, P. asmihît (lire sahmilictl) aîy/ta^k Mm nimnyêhît npask maklûlûnihf’t : « il est terrifié, on le tue ». Faut-il supposer une faute de texte qui serait la contre-partie de celle que nous avons supposée XXXII, 16, n. 67 et XLVIII, 9, n. 21 : il faudrait lire ici, non haithyâ, qui devrait être dshkàrdk, ma.s aithya ; cf. aithivant, rêshgm, duskhavant a [lieu] de souffrance », épithète de l’enfer dans le hàdkêkhi jusk, II, 2, 37 et VAogemaidê, § 28.