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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

de l’amour au juste 26[1], tant que durent les lois premières que tu as établies, ô Ahura 27[2].
7 28[3] Quel protecteur m’as-tu donné, ô Mazda, à l’heure où le méchant m’enveloppe de sa haine ? Quel autre que ton Feu et Vohu Manô par l’œuvre desquels j’entretiens le Bien 29[4], ô Ahura ? Révèle-moi donc la Religion comme notre règle 30[5].
8. Celui qui livre mon monde à l’ennemi 31[6], si je ne puis moi-même le châtier en acte 32[7], puisse venir pour le frapper en personne 33[8] un roi qui protégera le monde en y faisant régner la bonne vie, au lieu de la mauvaise 34[9], — pour le frapper en tout moment 35[10], ô Mazda.
  1. 26. « En cas de doute » [c’est-à-dire quand on ne sait pas à quoi s’en tenir sur la valeur morale d’un homme] « il faut tenir pour méchant celui qui fait du bien au méchant et pour bon celui qui fait du bien au bon ». Cité Yt. LXX. 43.
  2. 27. Litt. « pendant que tu as établi les lois premières ». Glose : « jusqu’à l’arrivée de Sôshyans ».
  3. 28. Stance récitée dans le Srôsh bâj et en particulier durant l’expulsion de la Nasu (Vd. VIII, 20). — Au premiers vers, lire dadâo (J2, Pt4 ; at yahbûnt).
  4. 29. Je n’ai pour me protéger que ma vertu et le feu qui, dans l’épreuve du Var Nîrang ou dans celle du bain de métal (XXXI, n. 15), décide en faveur de l’innocence.
  5. 30. dàstvàm daênayâi, dastôbar î din. Glose : « c’est-à-dire qu’il faut prendre la Religion pour Dastûr ». Le mot dastôbar dastûr n’a, on le voit par ce passage, aucun rapport avec dast « la main » (z. zasta) : c’est un dâstva-bara « porte-règle » : cf. Ardâ Vîrâf, XV, 10, où il est parlé des magistrats qui ont dast kart « fait règle » ; Études iraniennes, I, 115 et Y. XLV, n. 36.
  6. 31. Qui le met au pouvoir des hérétiques, et d’une façon plus positive et plus pratique « celui qui met ses biens à la disposition des Ashemaoghas, qui en dispose sur leur conseil » (aîgh khvâstak pun dastôbarî Aharmôkân dârishn).
  7. 32. Traduction hypothétique, faute de connaître le sens précis des mots âthrish et frôsyàt. — nòit̪ ahyà mâ àthrisb shyaothanàish frôsyât ; âthrish est transcrit dans le pehlvi asar rîsh (avec jeu étymologique : « blessure sans fin » ) ; il est glosé : man pun tan ravân rêsh obdûnand « celui qui blesse le corps et l’âme » ; mà… frôsyàt, frâj rânînîtâr havâ-am « je fais pousser » ; litt. « [si] châtiment (?) mien de lui n’est poussé (?) en acte » ; glose : « c’est-à-dire, si je ne puis le châtier parfaitement ».
  8. 33. ahmâi jasôît dvaéshaŃhà tanvém â « qui vienne à lui avec torture à la personne » : cf. Dînkart, IX, 39, 16 : pun patirak yâmatûnishnîh Srôsh ahlî khutâi ol olà tan pun bish « vient le saint Srôsh, le souverain, contre cette personne, pour la torturer ». Ce souverain, incarnation de Srôsh, est naturellement le roi protecteur de Zoroastre, Gushtâsp (voir XLIII, n. 40).
  9. 34. Litt. « non de la mauvaise ». Glose : « c’est-à-dire que sa loi consiste à protéger le monde avec la vertu ».
  10. 35. kâcît.. dvaêshaňhâ, pun katârcâi [damân] bêshitâri [sarîtarân] (Dînkart, l. l.,