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ZEND-AVESTA : YASNA 46. — GATHA USHTAVAITI 4
donné une place dans l’autre monde 55[1], [parce que] pour lui 56[2] il fait grandir le monde en bonne pensée. Cet homme, ô Asha, nous le considérons 57[3] comme votre bon ami.
14. O Zarathusbtra, quel est le juste ton ami 58[4] ? Quel est celui qui veut la réputation 59[5] de vertu suprême 60[6] ?

C’est le roi Vîshtâspa, le guerrier 61[7]. Ceux de sa maison 62[8], ô Mazda Aliura, qu’il convertit par ses louanges 63[9], je leur fais appel avec les paroles de Yohu Manô 64[10].
15. Fils de Haêcataspa, descendants de Spitàma 65[11], je vous dirai 66[12] comment distinguer à qui donner et ne pas donner 67[13], afin que par vos actes vous receviez la béatitude avec les dons nombreux d’Ahura 68[14].
16. Et toi, Frashaoshtra, va là-bas recevoir tes dons 69[15] ; va, fils de
  1. 55. abùm dadât̪ « lui a donné le monde », l’autre (gâs tamâ, une place là-bas).
  2. 56. Pour lui, Ahura. Cf. Dînkart, l. l. : frâdînêt olâ Vishtâsp gêhdn î astômand î ahlâyîh : « ce Vîshtâsp fait grandir le monde corporel de la sainteté ». On pourrait aussi construire : « et pour lui [Vîshtâspa], Ahura fait grandir les biens terrestres par Vohu Manô », c’est-à-dire qu’il le fait prospérer sur terre par sa vertu.
  3. 57. Note manquante.
  4. 58. Demande d’Ahura (glose marginale : frashni Aukrmazd). Cf. Yt. LI, 14 ; LXXI, 43.
  5. 59. ferasrùidyài ; voir note 54.
  6. 60. mazôi magâi, mas makîh, c’est-à-dire avêzhak shapirîh « vertu pure, sans tache ».
  7. 61. yâhi, P. kârîk, N. samgrâmî ; de yàońh, kâr, « affaire », dans les deux sens du mot ; cf. kârizâr « bataille, guerre ».
  8. 62. hademòi, hamdamûnân P., sahavâsino N., cf. p. 217, n. 37.
  9. 63. yéńg stù : stù « en louant » [la religion]. Geldner lit yéàgstù, mais yéñg-stù est la lecture presque unanime des manuscrits et le pehlvi traduit amat stâyît « quand il loue », ce qui suppose yéñg stù. — mînash, vartînêt « fait tourner » (mînash suppose un verbe mîsh ou mît, construit sur la septième classe, comme fracinas (XXXII, 5). Glose : aigh hamdûtakân ô din aîtyûnit « il les tourne, c’est-à-dire qu’il fait venir à la religion ceux de sa maison ».
  10. 64. Je les appelle à la loi (ashân barâ ô danâ dîn hâcînad « il les attire à la religion »).
  11. 65. Les parents de Zoroastre : le père de Zoroastre, Pourushaspa, était petit-fils de Haècataspa, descendu lui-même, à cinq générations, de Spitama.
  12. 66. vakhshyâ vé.
  13. 67. dàthéñg. adâthéñg, traduit vaguement dahishn adahishn, mais glosé’< distinguer le bien du mal » ; le sens exact serait « à qui donner et à qui ne pas donner » (v. note 78), car on ne doit donner qu’aux bons, on ne doit rien donner aux méchants (v. Y. XXXII, note 38).
  14. 68. ashem, la sainteté et par suite la béatitude céleste qui la récompense (P. mizd). — Cette stance a perdu un vers : elle était déjà mutilée à l’époque où fut rédigé le Cîm î Gâsân qui note le fait (§ 51).
  15. 69. Frashaoshtra, le disciple et le beau-père de Zoroastre, de la famille des Hvògvas