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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

désir de l’Esprit 13[1]. Chacun à la fin, homme ou femme, sera en ton intelligence 14[2].
5. Puissent sur nous régner de bons rois, ne point régner de mauvais ! [Qu’ils régnent] avec les œuvres de la bonne Connaissance 15[3], ô Armaiti !

La pureté est, après la naissance, le premier bien pour l’homme 16[4].

Que le laboureur travaille pour nous nourrir 17[5] !
6. C’est le bœuf qui nous donne le bien-être, c’est lui qui nous donne la vigueur et la force, selon le désir de Yohu Manô 18[6]. C’est pour lui 19[7] en récompense que Mazda Ahura a fait pousser les plantes, à la naissance du monde commençant.
7. Abattue soit la colère ! anéantissez la brutalité 20[8], vous tous qui tenez
  1. 13. Littéralement « de lui » (ahyà), c’est-à-dire du Bon ou du Mauvais esprit suivant le cas. Le sens de la phrase est que celui qui fait absolument le bien ou absolument le mal réalise l’idéal. Dînkart : « Celui qui fait imperturbablement soit bonnes œuvres, soit méfait, on peut le considérer comme réalisant l’idéal » (man frâj [pun] apêbimîh kirfak ayôp vinâs ohdûnênd pun and yakhsanûnishn aîghash mînishnîk kart ; le Commentaire pehlvi a la même glose, mais faussée par la perte des mots ayôp vinâs).
  2. 14. Ahura voit ce que chacun a été. — Pour nanâ, je suis le pehlvi gahrâ nisâman, qui néanmoins peut très bien n’être qu’une traduction explicative ; nanâ est peut-être un simple redoublement de nar, nà.
  3. 15. La bonne Cisti ; voir page 16, note 57. — Cette stance passe en revue les trois castes et leurs devoirs : la caste guerrière gouvernant, le prêtre purifiant, le laboureur nourrissant.
  4. 16. yaozhdào mashyài aipi zàthem vahishtà ; formule qui résume tout l’esprit du Vendidad (Vd. V, 21).
  5. 17. gavôi verezyâtàm tàm né hvarethài fshuyô ; litt. « de ceux qui travaillent pour (ou avec) le bœuf (les laboureurs, vâstryôsh), qu’il y ait travail d’elle (la terre ?) pour notre nourriture ! » Autrement dit : « mes disciples doivent travailler pour me nourrir, moi Zoroastre » (khôrishn î li man Zartûsht havà-am hâvishtân î li barâ sâjishn). Le prêtre leur donnant le premier bien du monde, la pureté, ils peuvent bien le nourrir en retour : « l’entretien du prêtre est à la charge du laboureur » (khôrishn dârishnî âsrûrân madam vâstryôshân ; Dînkart, IX, 41, 16). — Cf. Y. X, 20 (65).
  6. 18. Celui qui se nourrit bien fait œuvre de bon sens et par suite fait plaisir à Vohu Manô : peut-être y a-t-il déjà ici une allusion au rôle de Vohu Manô comme présidant à la vie animale ; cf. Vd. IV, 48.
  7. 19. Pour lui et de lui ; c’est-à-dire pour le nourrir (cf. le Hâ précédent, § 3, texte et note) et de son corps : car, lorsque mourut le Taureau Evakdât, de sa moelle, tombée à terre, sortirent cinquante-cinq espèces de grains et douze espèces de plantes (Bundahîsh, XIV, 1) — Ce vers est récité dans la purification des animaux (Vd. XI, 6) et en enterrant les cheveux (Vd. XVII, 5).
  8. 20. aêshmô, remem : la colère et la brutalité envers les animaux : cf. XXIX, 1 et XLIV, 20. — syodùm, nasînît ; de syah, d’où a-sishtem, anasînishn (Y. LX, 3).