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ZEND-AVESTA : YASNA 53. — GATHA VAHISHTOISHTI


son vous va par le bas du corps 35[1] entrant et sortant, là même où a pénétré l’esprit du mal 36[2]. Livrez-vous à votre perversité ; tout se terminera par des cris de douleur 37[3].
8. S’ils ne reviennent pas 38[4], les artisans de mal seront déçus 39[5], seront frappés, seront tous 40[6] au nombre de ceux qui gémissent 41[7]. Que dans les maisons et dans les bourgs, la main des bons rois meurtrisse, paralyse les méchants, hommes et femmes 42[8]! Que la déception tombe sur
  1. 35. yavaإ àzhush zarazdîshtô hùnòi bakhtayào, traduit amat é (?) zùzak sâtûnêt pun bûni hakkt « quand un hérisson va dans le fond des cuisses ». La glose, nisâmanê amat gajishn (?) bard obdûnand ulakhvâr yakôyamûnêt, malgré un mot de lecture incertaine, prouve qu’il s’agit de la femme : « Une femme, quand il la mord (?) et se retire ». Ce passage est expliqué par les descriptions de l’Ardà Viràf qui montrent dans l’enfer les femmes désobéissantes ou infidèles mordues par les serpents (man mârân mivùk gazêt, LXXI, 2), livrées à un serpent qui leur monte dans le corps et leur sort par la bouche (LXXXVI, 2), torturées par un hérisson de fer qui leur entre dans le corps (LXX, 2). — àzhu, zùzak ; zarazdishtò, sâtûnét, superlatif de zarazdà, ravâk dahishn « qui fait aller » (X.XXI, 1 c) ; hùnôi, de hùna « fond, base » (p. bun)] hakhti « cuisse » (Vd. VIII, 58) ; hùnoi hakhtayào désigne les parties sexuelles.Cf. Dînkart, IX, 17, 5, qui confirme la traduction de âzhu : madam pâtfrâs-i ol nêshâ man tan pun zanih ol gabrâ î ahlav yahbûnêt, ajash lakhvâr yâtûnêt : cîgûn amatash zûzak bàstàn pun hakht dar-vaztàn aê u-barâ yàlûn aê : « sur le châtiment de la femme qui se donne en mariage à un fidèle et qui le trahit : comment un hérisson (zûzak) lui entre et lui sort constamment par le hakht ».
  2. 36. Sous forme de luxure. — mraocàs, mrôcinît, cf. sscr. mruc, descendre. Glose : aîghash hamâi pun tan ozalûnêt bard yâtûnêt « il lui entre au corps et il en sort. »
  3. 37. ivizayathà magém tém at vé vayóî aňhaiti apémem vacò. — Le premier mot est traduit par conjecture, d’après le pehlvi madam vakhdûnand ( bar gîrand « ils saisissent »). D’après l’analogie de cevish * còîsh de cish (LI, n. 49), ivizayathâ pourrait être pour òîzayathà et renvoyer à iz « désirer ». — magém ; voir note 34. — vayôi, anduhishn, cf. note 29. Sens littéral : « à la fin votre parole sera gémissement » (dans l’enfer : pun zak jîvâk, pun dushakh) ; cf. XXXI, 20.
  4. 38. anàish à ; v. note 32.
  5. 39. duzhvarshnanhô dafshnyà heñtù « que les malfaiteurs soient déçus [de leur attente, du bonheur] » ; au vers suivant zahyà, zanishnômand (zah, d’où p. zakh-m « coup » ).
  6. 40. vispàoňhô ; d’après le pehlvi, « en tout temps », karvisp zamân (cf. LVI, 13, 2, éd. Sp.).
  7. 41. De ceux qui gémissent au Pont Cinvat, au passage dans l’enfer : cf. XLVI, 11 ; LI, 13 ; Vd. V, 4, 14.
  8. 42. hukhshatbràîsh jéneràm khrùneràmcà ràmâmcà àish dadàtù shyèitîhyô vizhîbyô : jeneràm : jai û mar « mauvaise femme et mauvais homme », est donc contracté de * janî-neràm (cf. stance 6 a), adjectif se rapportant aux substantifs féminins qui suivent, ou génitif pluriel en dépendant ; — khrùneràm, gôkhrûnîh, rêsh « meurtrissure, blessure » ; cf. khrùn-ya, gôkhrùnîh, XLVI, n. 23 ; vikhrùmant, gòkhrûnrâmàmca àish, armèshtih u akârîh pun yâtûnishn « paralysie, impuissance, dans l’aller » (cf. note 32). Le sens littéral est : « que par bons rois il (Ahura ?) donne, dans maisons et villages, meurtrissure et paralysie à marcher des [méchants], hommes et femmes ».