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ANNALES DU MUSÉE GUIMET
destie charmante qui n’est point sans pointe d’humour, il s’excuse d’avoir essayé la tâche à laquelle les philologues compétents ne condescendaient pas, en rendant accessible et intelligible un livre qui fournit un bon spécimen de la langue et des idées sous les Sassanides. Le Mînôkhard fut le début d’une série de traductions du pehlvi qui se sont poursuivies pendant vingt ans, chacune éclairant quelque aspect de l’Avesta : la cosmogonie avec le Bundahish et Zàd Sparam[1] ; la théorie des derniers temps avec l’Apocalypse du Bahman Yasht[2] ; les lois de purification, avec le Shàyastlà Shàyast[3] ; la casuistique générale avec le Dàdistâni dînîk[4] ; les lois générales de la religion avec le Saddar[5] ; la polémique religieuse avec le Shikand Gùmànîk[6] ; enfin, l’histoire même de l’Avesta primitif avec l’analyse des Nasks dans le Dinkart[7]. Le seul reproche que l’on puisse adresser aux traductions de M. West, c’est que par excès de conscience il ait adopté un système de littéralisme absolu, qui fait de sa traduction un décalque de l’original. Un pareil système, toujours dangereux, même quand il s’agit de textes clairs en eux-

    la traduction sanscrite, traduction, lexique, esquisse d’une grammaire), 1871, Stuttgard. — L’original pehlvi se trouve à la Bibliothèque de Copenhague et a été publié en fac-similé par le Dr Andréas, Kiel, 1882 : il est incomplet ; M. Tahmuras, de Bombay, a un exemplaire plus complet. — M. West a publié une seconde traduction du Mînôkhard, d’après le texte pehlvi, dans la collection des Sacred Books of the East, vol. XXIV.

  1. Volume V de la collection (Pahlavi Texts, I), pp. 1-185, Londres, 1880.
  2. Ibid., pp. 189-237.
  3. Ibid., pp. 237-407.
  4. Volume XVIII de la collection (Pahalavi Texts, II), pp. 1-276. Suivent les Épitres de Mànùsheihar. Londres, 1882.
  5. Volume XXIV de la collection (Pahalavi Texts, III), pp. 253-263 ; Londres, 1885.
  6. Ibid., pp. 115-243. Le texte pazend et la traduction sanscrite ont été publiés avec lexique par le Dastur Hoshangji et West ; vol. in-8o, Bombay, 1887.
  7. 7. Volume XXXVII de la collection (Pahlavi Texts, IV), Londres, 1892.
    Ajoutons ici, parmi les textes pehlvis les plus importants publiés :
    Gujastak Abàlish, polémique tenue par-devant Màmùn par un grand prêtre parsi contre un zendik ; publié et traduit par Adrien Barthélémy, sur le modèle de l’Ardâ Viràf de Haug ; Paris, Vieweg, 1887 (69e fasc. de la Bibliothèque des Hautes-Études).
    Le Yàlkâri Zarêrân (le livre des exploits de Zarir, le frère de Gushtàsp) ; transcrit et traduit par W. Geiger, München, 1890.
    Le Ganje Shâyagàn ; Andarze Âtrepàt Mâràspandân ; Mâdigàn Chatrang ; Andarz Khusroe Kavàtân ; texte, transcription en caractères zends, traduction, lexique, par Peshotan Dastùr Behramji Sanjana, Bombay, 1885.