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Page:Annales du Musée Guimet, tome 21.djvu/54

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ANNALES DU MUSÉE GUIMET
époques, quittèrent la terre de leurs pères pour conserver leur foi, en a conservé la tradition à travers douze siècles : c’est la colonie parsie[1].
L’Avesta, tel que nous le possédons aujourd’hui, n’est qu’un débris des textes que l’on possédait au temps des Sassanides ; et ces textes mêmes, suivant une tradition sassanide, ne sont qu’une partie de l’Avesta primitif tel qu’il existait au moment de la conquête d’Alexandre. Il formait alors, dit-on, vingt et un livres ou Nasks complets[2]. Dispersé et partiellement détruit par l’invasion grecque, on en réunit les fragments et on restaura partiellement les vingt et un Nasks sous les Sassanides. Nous possédons dans le Dînkart une analyse détaillée, et qui a tous les caractères de l’authenticité, de cet Avesta sassanide qui formait un corps d’Écritures encore très considérable, mais dont il ne nous reste plus guère aujourd’hui que les textes qui étaient entrés dans la liturgie, les seuls qu’il fût nécessaire de copier.
Ces textes sont :
1o Le livre liturgique par excellence, le Yasna, ou livre du sacrifice, avec son appendice nécessaire, le Vispéred.
2o Les prières propres aux différentes parties du jours, ou Gàh.
3o Les prières propres aux divers jours du mois, ou Sirôza.
4o Les prières propres aux fêtes des diverses saisons, ou Afringàni Gàhànbàr.
5o Les prières de glorification en l’honneur des différentes divinités, ou Yashts.
6o Les prières en l’honneur des divers éléments, ou Nydyish.
7o Un livre, qui n’est pas spécialement liturgique, mais que l’on a fait entrer dans la liturgie en le récitant dans le sacrifice complet : le Vendidad.
  1. Le dernier cens publié (1881) donne dans l’Inde 85 397 Parsis, dont 43 598 hommes, 41 799 femmes. Sur ce nombre 72 065 dans la présidence de Bombay, dont 48 597 dans Bombay même (6,3 pour 100 de la population de la ville), 12 593 dans le district de Surate, 6 118 dans l’État de Baroda, 1 908 dans les autres États de la présidence. Le Bengale en comptait 156, Madras 143. — Le cens de 1891, m’écrit M. James Colton, donne 89 887 Parsis dans l’Inde.
    Pour l’histoire des Parsis depuis l’émigration, consulter Dosabhai Framji, /. /., et Bomanjee Byramjee Patell, Pàrsi Prakaç being a record of important events in the growth of the Parsee community in Western India, chronologically arranged from the date of their immigration into India to the present day, vol. in-4o, 1052 p., 1878-1888.
  2. Voir, sur l’Avesta primitif et son histoire, l’Introduction au second volume.