Page:Annales du Musée Guimet, tome 21.djvu/566

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
420
ANNALES DU MUSÉE GUIMET
Le Zôt seul.
14 (42). Hushiti. — Belle demeure, heureuse demeure, longue demeure je souhaite à la maison d’où viennent ces libalions 27[1].

Belle demeure, heureuse demeure, longue demeure je souhaite à toute maison de Mazdéen 28[2].

Bonne offrande, offrande de plaisir, offrande d’assistance je souhaite au feu ; et à toi je souhaite bon sacrifice, Ahuràni !
15 [46]. Je souhaite à ce pays le Ràma Hvàstra 29[3] ; je vous souhaite santé et guérison, à vous, hommes vertueux et saints. Je vous souhaite tout ce qu’il y a de bon et de saint entre le ciel et la terre 30[4] : mille vertus, dix mille vertus de guérison (hazaňrem baêshazanãm baêvare baêshazanãm).

« Au mot hazaùrem, verser de l’eau 31[5], au mot haêshazanàm, verser de l’eau dans le zôhr 32[6] ; au mot haêvare, verser de l’eau ; au mot haêshazanàm, verser de l’eau dans le zôhr » 33[7].

16. Vasasca (VIII, 5-7). — Et puisses-tu, ô Ahura Mazda, régner heureusement et 34[8]
  1. 27. La maison du fidèle qui ordonne et paie le sacrifice. « Bonne demeure », c’est-à-dire paix et sécurité. Ici commence l’offrande annoncée.
  2. 28. Cette formule rappelle vaguement le mot d’Hérodote (I, 182) : « Il n’est pas permis à celui qui offre le sacrifice de faire des vœux pour lui seul : il fait des vœux de bonheur pour tous les Perses et pour le roi (cf. plus haut, § 5, 13) ; car lui-même est compris parmi tous les Perses. »
  3. 29. Voir le début de l’Atash Nyâyish, Hâ LXII, 1.— A la ligne suivante, râma hvàstrem añhâo danhéush âfrinàmi. D’après la définition de Râma Hvâstra, Râmisha Khvârôm, comme le génie qui donne leur goût aux aliments (zak mînôî amat majakic î khôrishn khavîtûnand pun râzî olâ ; Hà I, 3, 9), cette bénédiction aurait pour objet la beauté des produits de la terre. Cette interprétation suppose hvâstra hvâd-tra. Mais nous avons déjà rencontré la formule vâstrâ râma (XLVII, 3), râmâcâ vâstrâcâ (XXXV, 4, 10), qui signifie littéralement « sécurité et fourrage » et désigne les deux biens demandés pour le bétail (bonnes étables et bonne nourriture, v. XXXV, 4, 10, note) : râma hvàstrem serait donc râma hu-vâstrem « le repos avec bon fourrage » et une expression parallèle à hushiti (§ 14). La phrase reviendrait donc à : « Je souhaite à ce pays bonnes étables et bon fourrage ». Cf. Études iraniennes, 11,187-194.
  4. 30. Les bénédictions des eaux de l’atmosphère.
  5. 31. miâ dar kunishn. Le nîrang ne dit pas où l’on verse l’eau ; probablement sur la table : ces eaux représentent la pluie qui féconde et assainit la terre (Vd. XXI, 3).
  6. 32. miâ dar zôhr kunishn.
  7. 33. miâ dar kunish ; miâ dar zôhr kunishn.
  8. 34. Rite irani, identique au fond au rite indien : Avant les mots « qu’il advienne ! »,