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ZEND-AVESTA : VISPÉRED. — KARDA 7
1. Nous sacrifions aux paroles droites 1[1].

Nous sacrifions au pieux Sraosha ; nous sacrifions à Ashi Vañuhi ; nous sacrifions à Nairyô-Sañha 2[2].

Nous sacrifions à la Paix et à la Force triomphante 3[3].

Nous sacrifions au Calme et à l’Innocence 4[4].

Nous sacrifions aux Fravashis des saints.

Nous sacrifions au Pont Cinvat 5[5].

Nous sacrifions au Garô-nmâna 6[6] d’Ahura Mazda.

Nous sacrifions au Paradis des justes, resplendissant, tout bienheureux.
2 (9). Nous sacrifions à l’excellent chemin qui conduit au Monde excellent 7[7].

Nous sacrifions à la Droiture.

Nous sacrifions à la bonne Religion mazdéenne, qui fait croître le monde, grandir le monde, prospérer le monde.

Nous sacrifions au très droit Rashnu 8[8], et à Mithra 9[9], maître des vastes campagnes.

Nous sacrifions à la large Pareñdi, qui élargit la pensée, élargit la parole, élargit l’action et qui allège le corps 10[10].
  1. 1. L’Avesta correctement récité ; v. Yasna XVI, 1, note 2.
  2. 2. Voir Yasna LVII, 3, note 9.
  3. 3. âkhshtîm hàmvaintim ; je traduis par conjecture en prenant vaiñtim pour l’abstrait de van : le pehlvi transcrit hamvandîh (la forme fréquente amâvandîh vient d’une confusion avec amavañt). On pourrait songer à un participe de hàm-vâ (cf. Yt. X, 41 : Sraoshô… hàmvâiti), conspirans : mais il est douteux que la radicale se fût abrégée. Hàmvaiñti est la force qui impose la paix. Le duel du Vp. XI, 16 (Sp. XII, 34), note 22, indique que Hàmvaiñti est un substantif parallèle à âkhshti.
  4. 4. astaretaca amuyamna ; dvandva au duel ; a-stareta, astartîh « non-confusion » (voir astareman, LXXI, 17. note 37). a-muyamna, amûtakîh mînôi khvêshkârîh « a-mûtakîh, génie de la vertu » ; du Yasna pehlvi XI, 99, il ressort que amûtakîh est la vertu en tant qu’elle ne fait pas le mal, « qu’elle ne détruit pas ».
  5. 5. Voir Yasna XLVI, 10.
  6. 6. Le Paradis ; v. Yasna XLV, 8.
  7. 7. Au Paradis. « Tout chemin qui conduit là » (P.), c’est-à-dire toutes les œuvres, quelles qu’elles soient, qui conduisent au ciel (zakic kâr kâr manash râs î ol vahisht patash shâyat bûtan ; Dâdistân, VI, 8).
  8. 8. Voir Y. I, note 17.
  9. 9. Voir Y. I, note 31.
  10. 10. Pareñdi est la déesse des trésors cachés, selon Nériosengh ad Yasna XIII, 1 [XIV, 2]:s’agit-il de l’aisance d’esprit que donne la fortune ? — La même description est appliquée à l’aurore [Gâh, V. 5], à laquelle elle convient également dans un autre sens. — Pareñdi est littéralement une abstraction de l’Abondance, de la « plénitude » ; védique Puramdhi.