de l’Araxe, que Zoroasire offre son premier sacrifice’. Mais la distinction
essentielle qu’il nous faut à présent établir entre le Zoroastrisme ancien
et le Zoroastrisme moderne, le premier seul étant certainement médique
et n’ayant laissé aucun texte, enlève à cette conclusion beaucoup de sa
force. Nous avons montré ailleurs que le représentant moderne du zend est
l’afghan, c’est-à-dire la langue de l’Arachosie. La famille zende pouvait
sans doute s’étendre bien plus loin que ce rameau moderne et aller jusqu’en
Médie : cependant le rôle historique que joue dans l’Avesta la région
de l’Helmend, qui fournit à l’Iran la dynastie des Kéanides et qui donnera
au monde les trois Messies de l’avenir, les trois fils à naître de Zoroasire,
laisse croire que cette région avait pour les rédacteurs de l’Avesta un intérêt
particulier et que le zend pourrait bien avoir été la langue de la région
sud-est de l’Iran, de la région voisine de l’Inde. On comprend mieux ainsi
la prompte expansion des divinités zoroastriennes dans le royaume indoscythe :
elles n’avaient qu’une rivière à passer. Sans doute, on concevrait
mieux, en retour, en Mésopotamie et en Médie, les rencontres avec la
Grèce d’Alexandrie el avec les écoles juives : mais dans une œuvre individuelle
et personnelle comme celle des auteurs du Néo-Zoroastrisme, la
géographie perd beaucoup de ses droits : les Mages étaient une secte voyageuse,
toujours sur les chemins", en quête les uns de prébonde, les autres
d’instruction, et c’est sur les grandes routes que les systèmes se sont toujours
élaborés dans l’Orient.
Médie ou Arachosie, quelle que soit la province à laquelle appartenait primitivement celte langue ancienne, comment la tradition s’en était-elle conservée pendant quatre siècles ? La tradition d’une langue ne peut se Arâl< qui est clairement le Râk du Vendîdad, bien que dans le Shah Nâmak, Aràk (Haràk) soil un nom de lierai : mais la Iradilion du moyen ftge (Shahristani) qui fait nailro Dughdhô à liai prouve l’identité de l’Arâk du Dinkart avec le Ràk en AdarbaijiVu du Vendidad. Que Ragha soil Rai ou Ràk, dans l’une ou l’autre hypothèse, nous nous trouvons en Médie (cf. W. Jackson, Where ivas Zoroasler’s native place).
1. Buiid. XXXIl, :i ; cf. Yl. V, 104. — l.a Iradilion du inoytMi âge (Kazviui) lui faisait recevoir les révélations d’Ormazd sur le SuliUàn, haute montagne à l’esl de Shiz el du Caécasta (lac Urumia). Le feu royal des Sassanides était à Shiz. 2. Voir vol. 1, 9i-, n. 75.