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ORIGINES DU ZOROASTRISME. — IV. ÉLÉMENTS ÉTRANGERS


faire ressortir la sainteté du sabbat et de la fôto hebdomadaire. I/Iran zoroaslrien ne connaît pas la semaine : ses grandes fêtes sont les six fêles de saison ’, les fêtes du (j ;liûidjàr. La création durera donc une année, les actes successifs de la création se répartiront entre les six Gûbànbàrs, et la commémoration de l’œuvre accomplie, au lieu de se faire en une fête pour les six actes, se fera en six fêtes dislincles pour chacune des six actes -. A quelle époque ont été faits ces emprunts à la doctrine juive et sous quelle forme ?

Les rapports entre les deux systèmes ont frappé depuis longtemps. Déjà les .Musulmans avaient reconnu l’identité des deux déluges’ et, dès le siècle dernier, avant même la découverte de l’Avesta et quand on ne connaissait encore le Zoroastrisme que par le Saddarde Hyde et les données des classiques et des Orientaux, on faisait de Zoroaslre un disciple des prophètes*. Les Musulmans eux-mêmes, qui probablement d’ailleurs n’étaient là que l’écho des docteurs juifs de l’époque sassanide, conlaitMit que Zoroastre était un disciple rebelle de Jérémio, ([ui, chassé de Jérusalem, s’en était allé à Balkh se présenter comme prophète au roi Gushtasp ’ Ce système a été repris de nos jours, avec les modifications nécessitées par une connaissance plus large de l’histoire ancienne : le Zoroastrisme se serait formé à la suite des contacts établis en Médie, après la prise de Samarie (721), entre les .Mages et les Juifs déportés dans les villes des .Alèdes par Salmanasar ". C’est remonter trop haut, car à cette époque il n’y avait pas encore de Pentateuque, et, le canon juif, en ce qu’il a d’essentiel, fut arrêté au plus •I. Voir vol. I, 36-40.

2. Je ne connais point de te.<te avestéen établissant d’une façon précise que ces six divisions de l’annéo répondent aux six actes de la création. Celle correspondance n’est affirniée directement ((uc par des textes postérieurs, tels que le Grand Hundahish elVAfrin Gàhdnbdr. Mais le Farsisme n’a rien inventé : l’.vesla connaît la création du monde en six actes successifs qui sont déjii ceux de la doctrine parsie (Yasna XIX, 1 ; Yt. Xllt, 86) et il connaît d’autre part les six fêtes des Gàliùnbàrs (Yasna 1,9).

3. Vol. H, -19.

4. L’abbé Foucher (Mémoires de PAcad. des inscriptions et belles lettres, 1759-1772). 5. Tabari, tr. Zotenlterg, I, 499.

(). II Rois, XVII, 11. Cf. Cii. DE Harlez. Traduction du /rm/- rr^i,i. 2" édition, p. ccvi.