Page:Annales du Musée Guimet, tome 24.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
lxxvi
ANNALES DU MUSÉE GUIMET


trouvons devant nous deuxZoroastrismes, unZoroastrisme ancien, dont il ne nous reste aucun texte, et un Néo-Zoroastrisme qui, avec la littérature qui l’exprime, date des envirous du Christianisme. Le problème n’est donc plus de savoir si l’Avesta, œuvre néo-zoroastrienne, dérive en tout ou en partie de Zoroastre. Les termes où la question se pose sont tout autres : d’une part, la religion pré-alexandrine connaissait-elle déjà Zoroastre et que savait-elle de lui ? Et, d’autre part, si le Néo-Zoroastrisme a reçu une légende de Zoroastre de la religion antérieure, dans quelle mesure l’a-t-il modifiée ?

Pour aborder cette question, nous sommes mal armés : car les seuls documents que nous ayons sur la légende de Zoroastre sont néo-zoroastriens. La seule chose que nous sachions par les classiques, c’est que Zoroastre était connu à la tin de la période achéménide, car Binon le cite et donne une étymologiede son nom ’. On le reculait dans une haute antiquité : les Grecs varient pour sa date entre 600 ans avant Xerxès et oOOO ans avant la guerre de Troie. Un document, dont malheureusement l’âge est douteux, mais qui date au plus tard du i" siècle avant ère, le Pseudo-Xanthus, fait de lui le fondateur de la secte des Mages elle premier d’une série de grands maîtres du Magisme. «Après lui est venue une longue succession de 3Iages, les Ostanès, les Astrampsychi,les Gobryas, les Pazatae, jusqu’à la destruction de l’empire par Alexandre’. » Les lexicographes grecs ont pris ces noms pour des noms généraux, désignant différentes classes de Mages ; 1. Zupsâ-Tpv ;; signifierait à--pî06Tï ;ç, « adorateur des astres ». C’est une fantaisie grecque, fondée sur la seule assonance de ii.’^-^-rfi avec aa-pa. — Il serait trop long de discuter toutes les étymologies données du nom de Zarathushtra. Une chose certaine, c’est qu’il rentre dans la série des noms propres composés de ushtra « cliameau » (sur le type Vohu-ushtra, Frashaoshtra, etc.), comme le nom de son père. Pourush-aspa, rentre dans la série des composés de aspa, ctieval. Zarath- ne peut représenter un participe présent, car l’on aurait Zarat-ushtra, comme l’on a Arejataspa : c’est donc que le premier élément est un adjectif, *zarathu, dont la finale s’est fondue avec l’u initial de ushtra (cf. anukhti = : anu-ukhti ; huruthma = hu-uruthma ; hurunya r= hu-urunya) : ce *zarathu signifie sans doute « jaune, couleur d’or » (cf. Zap’.ij-a = zairi-aspa, védique hary-açva, « aux chevaux d’or), comme zairita, el le nom signifie « aux chameaux jaunes ». 2. Dans DioGÈNE, Proœ» !., 2.