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ANNALES DU MUSÉE GUIMET


morale et théologique, et leurs allusions énigmatiques à Frashaoshtra, à Jâmâspa, à Hvogvi, prouvent l’existence d’une légende de Zoroastre que l’auteur des Gâlhas ne développe pas, parce que ce n’est pas son objet, mais qui ne lui est pas moins connue.

Dans l’Avesla en prose*, la naissance du Prophète est miraculeuse : un rayon de la Gloire divine, destiné, par son intermédiaire, à éclairer le monde-, est descendu de sphère en sphère jusque dans le sein de Dughdo^ la future mère du Prophète. Son Frôhar est enfermé dans un plant de Hôm. Ce Hôm, au cours des temps, est absorbé dans le sacrifice par Pourushaspa, et de l’union de Pourushaspa, dépositaire du Frôhar, descendu dans le Hôm, avec Dughdo, dépositaire de la Gloire divine, naît le Prophète

  • . En vain les démons essaient de le faire périr avant sa naissance,

puis à sa naissance : en vain Ahriman le tente ; en vain les princes idolâtres du pays, les Karap, attentent à sa vie : il échappe à toutes les embûches. A trente ans, il entre en conversation avec .-Miura et reçoit ses révélations. Pendant dix ans il n’a qu’un disciple, son cousin Maidhyô-mâoiiha ; ses premiers convertis à la cour de Vîshtàspa sont les deux fils deHvogva, Jàmâspa, le sage conseiller de Vîshtàspa, à qui Zoroastre donne sa fille Pourucista, et Frashaoshtra, dont il épouse la fille Hvogvi et qui sera l’apôtre des régions sauvages de Mazandéran. Enfin Vîshtàspa reçoit la révélation, sur les instances de sa femme Hulaosa, convertie avant lui Une guerre religieuse éclate entre Vîshtàspa et le roi des Hyaonas, Arejat-aspa, qui veut supprimer la loi de Zoroastre. C’est dans ces guerres que se distinguent le frère de Vîshtàspa, Zairivairi ou Zarîr, et son fils Spentô-dâta,risfendyâr de l’épopée. Un texte postérieur, mais qui repose sans doute sur une tradition authentique, fait périr Zoroastre dans cette i. L’Avesla proprpmiMil dit, et le Spand, tel qu’on le connaît par l’analyse du Jnnknrl (Vlll, 14) et pai- le livre Vil du Innhart. 2. Cf. Yt. XIX, .^)6, 57, 79-8-2.

3. Forme zeadc ; Dughdhùva [Fnujmenls divers).

4. Dlnkarl, VU ; cf. VIII, 14, 1 ; Yasna III, 2, 6, note 7 ; IX, note 30 ; Jhklhlân, XLVIII, 16 [hôm manash daliishnl Zarlmkl wndam lit)/, » le llom par i|ui fui iiroduil Zoroastre ») ; Zad-Sparani, XI, 10, note 6).

5. Vt. IX, 2B, note 27.