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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

136. Sans nul doute, après avoir vaincu le démon et son armée, il obtiendra l’Intelligence suprême qu’ont désirée les précédents Djinas. Ô père, il ne désire pas un combat et une querelle avec nous. Pour des êtres forts, ce combat serait une entreprise bien difficile.

137. Vois, ô père, dans le ciel, avec leurs diadèmes de pierres précieuses, des centaines de mille de Bôdhisattvas accomplis se tenant debout avec respect. Mines de choses précieuses, les membres bien parés de guirlandes de fleurs, ils sont vus ici, ayant les dix forces, dans le but de rendre hommage.

138. Ceux qui sont doués de conscience et ceux qui ne sont pas doués de conscience, les arbres, les rois des montagnes, les rois des Garoudas, des Souras et des Yakchas, sont tous prosternés en face de celui qui est une montagne de qualités. Le mieux serait de lui tourner le dos, aujourd’hui, ô père !

Et encore :

139. Celui qui ne se tournerait pas de l’autre côté, il ne le renverserait pas ; celui qui ne se séparerait pas de sa racine, il ne l’arracherait pas. Il n’irriterait pas celui-là, mais l’apaiserait plutôt ; il ne lui ferait rien par quoi serait affligé son esprit. Cependant, religieux, au même instant les huit divinités de l’arbre d’Intelligence : Çrî, Vriddhi, Tapa, Çrêyasî, Vidous, Odjobalâ, Satyavàdinî, et Samanginî ayant honoré le Bodhisattva, de seize manières, louèrent et exaltèrent le Bodhisattva en le glorifiant :

140. Tu brilles, être pur, comme la lune dans la quinzaine claire ; tit resplendis, être à l’intelligence pure, comme le soleil qui se lève.

141. Tu resplendis, être pur, comme le lotus au milieu des eaux ; tu fais entendre ta voix, être pur, comme le lion qui se promène eu roi dans la forêt.

142. Tu brilles, premier des êtres, comme le roi des montagnes au milieu de l’océan ; tu t’élèves, être pur, comme le mont Tchakravàda.

143. Tu es difficile à sonder, être pur, comme la mer remplie de choses précieuses. Ton intelligence est étendue, guide du monde, comme le ciel sans limite.

144. Tu as une intelligence ferme, être pur, comme le sol de la terre qui fait vivre tous les êtres ; tu es doué d’une intelligence sans trouble, premier des êtres, comme le lac Anavotapta qui est toujours calme.

145. Tu as une pensée sans demeure fixe, premier des êtres, comme le vent qui, dans le monde entier, n’est jamais fixé. Tu es difficile à approcher, premier des êtres, comme le roi de la splendeur, ayant abandonné toute pensée d’orgueil.

146. Tu es fort, premier des êtres, comme Nârâyana qui est difficile à vaincre. Tu es ferme dans l’observance des pratiques, guide du monde, qui ne te lèves pas de Bôdhimanda.