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LALITA VISTARA. — CHAPITRE XXVI

d’appendice. Cette roue est une essence parce qu’elle est obtenue par une science pareille à la foudre. Indivisible est cette roue, parce qu’elle ne procède pas d’une limite antérieure. Cette roue est sans erreur parce qu’elle est débarrassée de tout reproche d’erreur. Imperturbable est cette roue parce qu’elle a l’illimité pour appui. Cette roue est allée partout, parce qu’elle est pareille à l’éther (âkâça). En vérité, Mâitrêya, cette roue de la loi est la roue de l’affranchissement de la vie, de la nature (en général), de la nature propre à chacun et de toute condition. C’est la roue sans naissance, sans entrave, sans origine. C’est la roue sans demeure. C’est la roue qui développe la règle de la loi, sans hésitation et sans doute. C’est la roue de la vacuité ; la roue sans signes : la roue sans désir : la roue de l’idée non formulée. C’est la roue du discernement ; la roue sans passion ; la roue de la restriction ; la roue comprise par le Tathâgata ; la roue qui ne mêle pas les éléments de la loi ; la roue qui ne trouble nullement la vraie limite ; la roue sans désir et sans obscurcissement ; la roue qui a dépassé la vue de la double limite de l’entrée dans les causes connexes (de l’existence) ; la roue qui ne trouble nullement les éléments de la loi sans fin et sans milieu ; la roue qui n’interrompt pas l’action spontanée d’un Bouddha ; la roue qui ne se met pas en mouvement et ne se retourne pas ; la roue excessivement imperceptible ; la roue qu’on ne prend pas, qu’on ne rejette pas ; la roue ineffable ; la roue d’accord avec la nature (visible) ; la roue qui pénètre dans l’égalité de toutes les lois d’un objet ; la roue qui, en vue de la discipline des êtres, n’est pas détournée par des paroles magiques ; la roue sans seconde, sans pareille, sans coupure, entrée dans la règle, au sens excellent ; la roue qui rassemble bien les éléments de la loi. Cette roue est incommensurable ; cette roue dépassant toute mesure, est incalculable ; cette roue, en dehors de tout calcul, ne peut être saisie par la pensée ; cette roue qui a dépassé la voie de l’esprit, est sans égale ; cette roue sans égale est complètement ineffable ; cette roue qui est séparée de tout son, bruit ou chemin de la parole, qui est sans mesure et sans comparaison, est pareille à l’éther, indivisible, non immobile ; non entravée par l’entrée dans les causes connexes (de l’existence) ; calme ; extrêmement calme ; ayant sa nature propre, sans tromperie, et n’étant pas autrement ; parlant le langage de tous les êtres ; châtiment de démons, victoire sur les Tîrthikas, dépassement de l’entrée dans le domaine du monde de la transmigration, entrée