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LE DHARMASINDHU

L’année sidérale se compose de douze mois sidéraux, qui seront décrits plus tard, et de 324 jours[1].

L’année de Jupiter a 361 jours, c’est-à-dire, exactement le temps que Jupiter emploie pour passer du Bélier au signe suivant, et ainsi de suite[2].

Quand il s’agit de la déclaration[3] d’actes religieux, etc., on doit employer l’année lunaire à l’exclusion de toute autre.

Il y a deux sortes de demi-année solaire, la Nordisante et la Sudisante[4].

La Sudisante commence lorsque le soleil entre dans le signe du Cancer et se compte durant son passage dans six des signes. La Nordisante

    cienne année des Parsis dont l’influence politique s’étendit un moment sur toute l’Asie, il eut sans doute été convaincu de l’exactitude de son hypothèse (voir note 35).

  1. Rien n’indique que cette année ait jamais été autre chose qu’une année employée par les astronomes pour leurs calculs célestes. Elle se compose de 12 mois de 27 jours chaque (en nombre rond, naturellement, puisque en réalité c’est 27 jours, 7 heures, 43 minutes, 12 secondes). C’est exactement le temps que met la lune, marchant d’un peu plus de 13 degrés par jour, à parcourir les 27 astérismes sidéraux de l’ancien écliptique lunaire des Indous, dans lequel manque le vingt-deuxième astérisme ou Abhijit. Dans le Jyotishasâra, qui est d’une époque plus moderne, je trouve les 23 constellations suivantes : Ashvini, Bharani, Kriltika, Rohini, Mriga, Ardrâ, Puuarvasu, Pushya, Asleshâ, Mapha, Purvâphalguna, Uttarâphalguna, Hasta, Chitrâ, Svâli, Vishâkha, Anurâdhâ, Jyeshtâ, Mula, PCuvâshadâ, Uttarâshâdâ, Abhijit, Shrâvana, Dhavishtâ, Shatatârakâ, Purvabhadrapadâ, Uttarabhadrapada et Bevati.
  2. Le passage de Jupiter d’un signe au signe suivant a lieu en 361 jours et sa course totale à travers le zodiaque s’accomplit en 4332 jours. Le calcul de notre auteur ne s’écarte que d’un demi-jour en moins delà supputation scientifique actuelle ; on peut donc le considérer comme entièrement correct, d’après ce que nous avons dit dans la note 36 sur les fractions en plus ou en moins de l’astronomie Indoue. Cependant dans leurs computations du cours de Jupiter les astronomes et faiseurs d’almanachs indous ne suivent pas les règles du Dharmasindhu. Dans une série de calendriers de 1757 à 1769 de l’ère de Shâlivâhana. je trouve que Jupiter entra dans le signe des Gémeaux le sixième jour de la première moitié du mois de Jyeshta 1757, et qu’après avoir parcouru tout le zodiaque il rentra dans le même signe le deuxième jour de la première moitié du mois de Jyeshta complémentaire en 1769. Ces deux dates sont distantes de 4368 jours qui, divisés par 12 nombre des signes du zodiaque, donnent exactement 364 jours pour le simple passage de Jupiter d’un signe à un autre. Il est intéressant de remarquer que ce simple passage de 364 jours est identique à l’année solaire de 364 jours usitée chez les Indous à une époque très reculée de leur science astronomique, et que Bailly mentionne dans son « Astronomie Orientale. » Les astronomes Indous de ce temps, voyant que le passage de Jupiter d’un signe à un autre était presque égal à une année solaire, négligèrent la différence et établirent pour leur commodité, que le cours de Jupiter équivalait à douze années solaires.
  3. Cette déclaration doit être faite de la manière suivante : Supposons que la date du jour actuel soit le douzième jour de la lune croissante de Mâgha 1802. Avant de célébrer un sacrifice ou quelqu’autre rite religieux, le fidèle doit dire : Moi (ici suivent le nom et le surnom) dans l’ère de Shaka, dans l’année 1802, dans la saison Shishira (voir note 35), dans la moitié du mois de Mâgha, de la lune croissante, et le douzième jour, j’offre ce sacrifice ».
  4. Quand il s’agira de ces deux demi-années, nous traduirons toujours « nordisante » et « sudisante » et non « septentrionale ou méridionale », afin qu’on n’oublie pas que leur caractère particulier est de ne pas concorder avec notre méthode européenne de calculer les cours du soleil partant d’un point équinoxial, et qu’elles sont calculées d’après la course solaire de solstice à solstice et vice versa.