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parée des esprits pour des motlfs ; divers, Lejpre- ■ rider était l’impopularité"dont étaient frappés plusieurs dignitaires dePadministràtiori locale. ; les autres avaient -pour ; origine ; J’ascëndarit, jchaque - jour plus considérable, que 1-èïémeritj clérical prenait, dans le pays. De là, dans les ; quelques journaux -de l’île, dans le. Journal du commercé, organe de l’opinion publique, dans. la Malle, qui représentait les. doctrines catholiques les plus exagérées, et dans une feuille clandestine, le Crid’alarme, les.polémiques les ; plus Violentes, lès excès les plus répréîieur ; sibles. Néanmoins là lutte demeurait dans le domaine dés théories ; lorsqu’un brint fàchèux.se répandit Saint-Denis. Le rédacteur en chef du journal clérical lajilalle, se serait, disàit-on, Tendu coupable d’un attentat à la.pudeur sur une jeune créole dont. la famille lui avait offert l’hospitalité. Cette nouvelle, -bien vite colportée, fut le signal des troubles. Le29 novembre ÎS68, 280 jeunes gens environ, suivis bientôt jd’un assez grand nombre de curieux, se transportèrent devant la demeure du rédacteur, absent de son domicile ; de là’au collège des Jésuites, devant l’évêchë et à la direction de l’intérieur, dont le titulaire était peu.aimé dans la colonie, en criant : « A bas.ia-.JIfoHe, ’-à-’b’as les Jésuites, ^ bas le directeur, de l’intérieur 1 » Cette ’ première démonstration se dissipa devant les ; exhortations du. maire et du procureur impé- : rial, aidés par la gendarmerie et la police : à 10 heures le calme était rétabli en ville. Jlaîs, dès le lendemain, vers 8 heures, du soir, le

— désordre se reproduisait, cette fois, avec le caractère d’une véritable émeute. Après avoir traversé quelques rués, le rassemblement s’arrête devant la maison du -propriétaire de là Malle, et tente d’y pénétrer. Les efforts du. maire, "du procureur impérial, du commissaire central de police, du capitaine de gendarmerie, empêchent cette Invasion, Ce dernier est blessé à là tête par une pierre ; riii brigadier, qui se porte à son secourSj est atteint au visage par une seconde pierre, qui le renverse grièvement blessé. De nouveaux projectiles sont lancés, un second gendarme est contusionné, ; et les fonctionnaires qui s’efforce rit rie calmer la foule sont I eux-mêmes -atteints. Dp la maison du propriétaire de la Malle, le rassemblement se porte devant l’hôtel du" directeur de l’intérieur ; quelques agitateurs, proférant contre ce fonctionnaire des menaces violentes, tentent de s’introduire de vive force dans sa demeure. Pendant qu’on cherche à les arrêter, le gouverneur, qui a été prévenu de la tournure que prend la ; sédition, donne l’ordre au colonel Massaroli<dè faire sortir une compagnie et de la masser dans une des rues adjacentes. U—.se rend lui-même !sur le lieu du tumulte, accompagné du commandant de gendarmerie de Bôuyn et d’un, peloton de

■gendarmes à cheval. ; Là* il-pst.assez heureux pour se faire écouter par. cette foule, en dé-.. menée., pour, lui faire coriiprendre.combien était inutile, coupable et dàrigé.rëuse la’manifestation séditieuse à laquelle elle se livrait, et pour la décider à.se dissiper. Des cris de. : « Vive l’empereur ! ; vive le ^gouverneur ! » répondent à sa courte harangue, et les personnes qui l’entourent demandent à le.reconduire, jusqu’au, gouvernement. Il s’y-.rëndâit, quand ’-op. vient lui annoncer que des désordres plus grands.avaient lieu au collège 4ès> Jésuites, dont.les entrées. avaient été forcées, et où un ûommencemerit de pillage était organisé.. M, Dupré fit. aussitôt dentier contre^ordre à la compagnie qu’il avait renvoyée à la caserne, et se porta sur le lieri’ du désordre ; toujours escorté, par le même flot, de population qui protestait de son désir de contribuer à rétablir la tranquillité, Le.cpmmandantBouyn elles gendarmés s’étaient, à la première nouvelle de ce second rassemblement, portés au galop au collège des Jésuites ; le poriimaridant, arrivé le premier avec son ordonnance, fut ; assailli par une grêle.de pierres.et coritusionnô. Il fut dégagé parle -capitaine- Fôrcloli, blessé déjà à la tête, qui, accourant avec le

gros du peloton, chargea saris faire usage dés

armes. C’est : alors que le gouverneur arriva pour haranguer dé nouveau la foule, qui, cette ; fois encore, docile à sa voix, se dispersa.en partie. M. Dupré retourna sur ses paSj.çonvairiçuqrië tout était terminé. Il se trompait. Le lendemain il apprit qu’après son’".départ, des bandes s’étaient refOrmëesdérrièrè lui et s’étaient portées sur la Providence, où elles avaient été arrêtées ët.repoussées parla compagnie commandée par le capitaine Colin.

La Providence.est un vaste établissement confié à dés ’Pères du Saint-Esprit et rénfermarit à la fois un. hospice pour les. vieillards, un pénitencier, et une école professionnelle. Ce qu’on, reprochait à cette institution, c’ëtaitde faire une concurrence écrasante à l’industrie particulière. Dans cet engagement la troupe, assaillie de nouveau à coups de pierres, avait montré encore la modération, la plus exerii—plaire, trois hommes avaient étë.blessés ou contusionnés dans les rangs ; un seul émeutier

avait reçu deux coups de baïonnette et huit arrestations avaient été faites. Vers une heure du matin, sans nouvel emploi de la force, tous les attroupements étaient dispersés..

Cependant tout n’était pas fini. Le l-« décembre, le gouverneur apprit que le désordre devait recoriimeneer avec plus de gravité dans la soirée. Il Sut que deux réunions nombreuses, ■mais d’un caractère pacifique, avaient eu lieu la veille, et qu’on s’y était occupé de formuler les voeux dé la population pour les lui transmettre le lendemain, et lui demander de