Page:Anonyme - Adresse à messieurs nos abonnés pour la nouvelle année, L'Impartial, 1835-01-01.djvu/3

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Combien de fois vit-on sa fureur meurtrière
Se plaire à dévorer une famille entière ?
Dans ce jour où chacun court présenter ses vœux
Aux amis qu’en son cœur il craint de voir heureux,
Souvent le toit désert d’un ami véritable
Fera naître un soupir sur son sort déplorable.
En vain l’on cherchera ce regard gracieux,
Qui d’un sincère ami flatte si fort les yeux.
Ces habitans naguère, animés par la joie,
Du monstre dévorant sont devenus la proie.
À peine douze mois se sont-ils écoulés,
Depuis que sous ce toit, des amis assemblés,
Et de leur joyeux hôte environnant la table
S’abreuvaient à longs traits d’un nectar délectable :
Son épouse charmante ajoutait au plaisir
Et du bonheur de tous elle semblait jouir…
Ces hôtes si chéris sont morts dans la même heure
Et n’ont plus aujourd’hui qu’un tombeau pour demeure.
… Mais je m’arrête ici, car si j’en crois mon ton,
Au lieu de compliments, je débite un sermon.
Pardonne-moi, lecteur, car mon âme froissée