Page:Anonyme - Brun de La Montaigne.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
57
brun de la montaigne

XCIII[1]

La dame li respont : « Diex en soit aourés
Quant Bruns de la Montaingne ert si bien assenés !
1650« Butor, ne vous en chaut s’a ce tans ne vivés,
« Mais aucuns de ces fais moult bien veoir pourrés.
« Quant il aura .xij. ans chevalier le ferés ;
« Et si faites ausi qu’il puist estre esprouvés,
« Car en .j. seul poingneis son hardement verrés.
1655« Et vous requier por Dieu que bien l’endotrinés
« D’armes et de chevaus, car assés en savés,
« Et plus n’avons d’enfans, s’en doit miex estre amés,
(v°)« Et de lui comjouïr tant qu’il soit alevés,
« Car, loués en soit Diex, il est bien estrinés ;
1660« Onques mais ne fu miex enfes de mére nés.
« S’en doit estre de nous loée Trinités
« Quant Bruns de la Montaigne est si bien asenés.
— Dame, » ce dit Butor, « se vit .x. ans passés,
« En fait d’armes sera si bien amesurés
1665« Qu’il sera chevaliers et en joustes armés. »
Adont s’en est Butor hors de la chambre alés,
Et si dit : « Dame, a Dieu soit vos cors commandés,
« Je croy bien qu’en la salle ai esté demandés.
« Or vous requier pour Dieu que vous vous reposés
1670« Jusques adont qu’a vous me serai retornés. »

XCIV[2]

Butor de la Montaigne est de la chambre issus,
Avec les chevalier[s] est ou palés venus.
Tout li plus souffisans s’est a ses piés cheüs,

  1. — 1654. Corr. Qu’en ? — 1655. Et si v.
  2. — 1673. Suppr. s’ (ms. c’) ?